Courtisant l'électorat féminin et celui des jeunes, Moussa Touati, sûr de lui, est allé jusqu'à annoncer que le FNA sera la première force politique en Algérie suite au prochain rendez-vous électoral, défiant ainsi ses adversaires au pouvoir. Le président du FNA avait au moins deux raisons de venir à Batna cette semaine. Primo, répondre au groupe des redresseurs qui a fait escale la semaine dernière dans la capitale des Aurès pour élargir le front du refus interne, et secundo, annoncer le début de la campagne au sein du parti et sur la scène politique en prévision des élections législatives, prévues dans quelques mois. A la manière des partis-Etat et des partis de la mouvance islamiste, le FNA a dû remplir la salle de centaines de citoyens acheminés des quatre coins de la wilaya par bus. Et ils étaient près d'un millier à venir écouter Moussa Touati dans un discours d'à peine 35 minutes. Un discours populiste qui a servi surtout à dénigrer les adversaires que d'avancer des critiques constructives. La présence n'aura pas droit non plus à une analyse de la situation du pays ni à des idées originales. En revanche, le président du FNA a cru devancer les autres partis en appelant ses cadres élus dans les assemblées à faire leurs bilans et surtout leur autocritique. Sans verser dans le détail, il a même reconnu que beaucoup parmi ces élus ont oublié qu'ils tiraient leur légitimité du peuple et non pas de l'administration. Courtisant l'électorat féminin et celui des jeunes, Moussa Touati, sûr de lui, est allé jusqu'à annoncer que le FNA sera la première force politique en Algérie suite au prochain rendez-vous électoral en défiant ses adversaires au pouvoir, de faire mieux que lui sans recourir à la fraude. Par ailleurs, les redresseurs du FNA se sont réunis, voilà une semaine, à Batna pour mettre les dernières touches au congrès extraordinaire qu'ils annoncent imminent. «Le redressement est motivé par la transgression des règlements du parti par le président qui nous a entraînés dans une situation d'illégalité», a expliqué Amor Arif, membre du bureau national. Aussi, des poursuites judiciaires sont engagées contre Touati pour sa gestion financière. Le député El Hadi Drali considère que Moussa Touati «gère le parti comme on gère une ferme privée, il marginalise qui il veut et impose qui il veut». Les divergences sont d'ordre formel, mais tiennent aussi de la ligne politique du front, explique Arif sans donner de précisions. Quoi qu'il en soit, on considère que le pourrissement a atteint le point de rupture. Les redresseurs affirment avoir le soutien de la majorité des cadres et militants derrière eux. «12 sur un total de 24 députés ont signé pour nous, en plus environ 700 élus locaux et 207 membres du conseil national, soit les deux tiers de l'instance nationale ont rejoint les rangs du redressement», a encore avancé Arif.