Le mouvement de redressement du Font national algérien (FNA),fort des deux tiers du conseil national, a poursuivi en justice le président du parti Moussa Touati, tout en déposant un dossier pour instruction au niveau du ministère de l'Intérieur afin que celui-ci se penche et «tranche» la situation du parti. «Moussa Touati doit aller en prison !», tels sont les propos que nous a tenus Omar Arif ,chargé de la coordination du mouvement de redressement du FNA. «Le processus des réformes politiques initiées en Algérie doit commencer par le FNA, on demande au ministre de l'Intérieur d'accélérer son instruction au sujet de notre parti», ajoute le militant, qui explique qu'au niveau de son parti «c'est vraiment le pourrissement !» Accusé d'une gestion floue des deniers du parti et de son piétinement du règlement intérieur en agissant seul en place et lieu du conseil national, M. Touati, qui passera à la barre des accusés du tribunal civil de Sidi M'hamed le 2 octobre prochain, «doit être déchu de sa qualité de membre du parti et ainsi du gel de son appartenance au FNA, de la part du ministre de l'Intérieur, puisque le règlement sur les partis ne permet pas aux citoyens, condamnés par la justice, de poursuivre leurs activités politiques». C'est ce que nous a expliqué notre interlocuteur, qui en compagnie de 5 autres membres du conseil national du FNA-redresseurs, Djamel Boudjaâya, Mohamed Kebir, Mohamed Ayouche, Boudjemaâ Amira et Mohamed Merni, tous membres du bureau national du parti du FNA, intentent à M. Touati un procès, dès le 2 octobre prochain, comme le stipule un document dont une copie nous a été remise par leur avocat Kamel Ghaffar. Que décidera la justice le 2 octobre ? Une affaire sur laquelle comptent les redresseurs du FNA, pour «mettre fin au règne de Moussa Touati à la tête du parti et dont aucun compte n'est donné aux militants, en sus de l'existence de deux comptes bancaires propres au parti alors que la réglementation permet l'ouverture d'un seul compte bancaire au profit des associations et partis politiques. Omar Arif s'interroge : «De quel droit ?» le président du FNA perçoit 300 000 DA des caisses du parti ? Le tout couronné par l'existence d'un compte en Suisse au nom du président du parti dont la somme dépasse les 23 millions de francs, d'après une enquête de la commission de lutte contre la corruption, selon le document en notre possession. Les deux militants font état aussi des cartes d'adhérents au parti sans numéros, ce qui fausse tout compte sur les recettes engrangées par les cotisations des militants», dira M. Arif, qui nous exhibera l'une de ces cartes douteuses «imprimée à tort et à travers». Par ailleurs, et revenant à l'instruction du ministère de l'Intérieur au niveau du parti du FNA, notre interlocuteur nous dira que les redresseurs ont déposé un dossier au niveau du département de Ould Kablia depuis le 5 septembre, une instruction dans laquelle les représentants du mouvement demandent au ministre d'accélérer le processus afin de clarifier les choses. En Attendant le verdict de la justice, dimanche prochain, le mouvement de redressement fort des 2/3 des membres du conseil national du parti, soit 138, ne compte pas arrêter en si bon chemin, surtout que pas moins de 43 wilayas (communes et chefs-lieux) ont été restructurées au nom du mouvement. Un mouvement qui demande au ministre de l'Intérieur de décréter un congrès extraordinaire pour le FNA, «vu que la loi le stipule», comme l'indique notre interlocuteur.