Le plus vieux projet toujours en cours dans la ville de Constantine est en état d'hibernation. Attendu depuis longtemps, le parking à étages de l'avenue des Frères Zaâmouche voit encore sa réception reportée aux calendes grecques, faute de financement, mais en l'absence aussi d'entreprises d'envergure qui pourront prendre en main la suite des travaux. Lancé le 13 janvier 2001, le parking situé tout près du pont Sidi Rached, à proximité d'une voie à grande circulation et s'étalant sur une superficie de 2896,5 m2, sur six niveaux, devra offrir 536 places pour le stationnement ainsi que 16 locaux commerciaux. De quoi permettre de réelles possibilités pour résoudre les problèmes du stationnement au centre-ville. Cependant, le colosse de charpente métallique, le premier du genre dans l'histoire de la ville, connaît de sérieuses contraintes qui continuent de retarder considérablement son achèvement. Prévu en 22 mois pour un coût de réalisation estimé à l'époque à 25 milliards de centimes, le projet entame déjà sa cinquième année et voit son coût frôler 40 milliards de centimes, alors que son avenir reste toujours inconnu. Pour les spécialistes, la particularité de l'ouvrage, la nature des lieux aux horizons rocheux et inclinés ainsi que d'autres contraintes techniques ont été à l'origine de ces contretemps, alors que d'autres incombent ces retards à une étude approximative des coûts des travaux et une mauvaise coordination entre les différentes parties chargées de la réalisation. La question du financement mixte entre l'APC de Constantine et la wilaya a toujours posé problème, notamment que l'exploitation du projet une fois réceptionné n'a pas été clairement définie entre les deux parties. Cette problématique a souvent suscité des remous, surtout que l'ancien responsable de l'exécutif avait signifié à diverses occasions que la wilaya ne pouvait plus financer un projet dont elle n'avait plus une idée précise sur son budget global. La récente visite aux lieux du nouveau wali de Constantine semble donner du tonus au projet même si plusieurs facteurs demeurent toujours non maîtrisés dans un ouvrage à l'arrêt depuis 2004. Pour l'APC de Constantine, qui ne semble plus retrouver ses marques face à un véritable fardeau financier, les nombreux appels d'offres lancés pour le choix des entreprises qualifiées ont tous échoué. Trouver une entreprise qui dispose des moyens importants pour l'achèvement des travaux du colosse qui demeure toujours à l'état de charpente métallique ne sera guère une chose aisée, surtout qu'il s'agira de parachever le dallage des étages, les parois extérieures, la construction des locaux commerciaux ainsi que l'équipement de l'immeuble en menuiserie, électricité, plomberie et autres réseaux de sécurité. Une mission que certains qualifieront de sinécure, surtout que la municipalité peine à trouver une issue dans un labyrinthe qui lui sera fatal à l'approche de la fin de son mandat.