Par le biais d'une lettre adressée aux autorités concernées, les transporteurs de passagers exploitant la ligne Sidi Amar-Ghazaouet menacent de suspendre leurs activités. Les protestataires décrient l'état lamentable du réseau routier de Sidi Amar. Ils estiment qu'ils travaillent juste pour la maintenance de leur véhicule. «On travaille pendant un mois. Au bout du compte, on s'aperçoit qu'on a dépensé plus qu'on a gagné car il faut changer un pneu, un amortisseur ou une rotule», se désole un transporteur. Et d'ajouter: «aucune voiture, quelle que soit sa robustesse, ne peut résister à l'état défectueux des routes dans ce quartier». En effet, le réseau routier de Sidi Amar, un quartier de 18000 âmes, est dans un état catastrophique. Par endroits, il est à la limite de l'impraticable, parsemé de nids-de-poule et de crevasses béantes; à la moindre averse, il se transforme en bourbier. Les fuites d'eau, de véritables geysers, dégradent davantage la chaussée sans que quiconque ne se soucie de les réparer. En fait, à Sidi Amar, ce ne sont pas seulement les routes qui sont détériorées mais c'est tout le cadre de vie de la population qui est dégradé. A chaque pas dans ce quartier qui semble délaissé, on rencontre sans cesse un sentiment diffus de relégation et d'isolement qui en fait l'un des quartiers les plus défavorisés de la commune. Plusieurs habitations ne sont pas encore recordées au gaz de ville ni au réseau AEP. Le ramassage des ordures se fait un jour sur deux. Du coup, les coins des rues se transforment en décharges sauvages attirant chiens et chats errants qui éventrent et éparpillent le contenu des poubelles sur la chaussée, sans compter l'incivisme de certains citoyens qui, sans impunité, déposent leurs débris solides sur la route.