Si l'Algérie a remporté une nouvelle médaille d'or en trampoline lors de ces 12es Jeux sportifs arabes de Doha, c'est grâce au courage et à l'abnégation de l'athlète algérien Chikhi Toufik. Car, il devait se concentrer autant sur son exercice que sur la rivalité teintée d'avantages du Qatari Fayrouz Abdullah. Figurez-vous que notre athlète avait inscrit un sans-faute avec une marque de 49.970, et que son concurrent immédiat s'est adjugé 45.345 avec trois erreurs monumentales, puisqu'il a mordu la ligne bleue aussi bien à droite, au centre, qu'à gauche, où il a failli perdre l'équilibre. Malgré cela, les juges lui ont offert la seconde place. Avec cette médaille, la gymnastique serait la seule discipline actuellement à n'avoir pas démenti les pronostics. Chikhi nous dira : «La médaille devait être algérienne et avec la disqualification la veille de notre favori, Brahimi, je me suis promis qu'il fallait que je me surpasse et, grâce à Dieu, j'ai atteint mon objectif.» Deux autres médailles en vermeil sont venues égayer la délégation algérienne. La première en karaté, où Nabil Hamidouche (-84 kg) a ajouté à sa discipline une seconde médaille d'or en s'imposant lors de la finale du kumité face au Qatari Younes Al Aradj. La seconde est l'œuvre de Issam Nima, au triple saut, avec un bond de 16,59m, devançant l'Emirati Mohamed Derouiche (16,41 m) et le Marocain Tarek Bogtib (16,33 m).Nous remarquons qu'avec ces marques, le triple saut arabe progresse et la relève chez nous doit poindre du nez si on veut perpétuer nos valeurs dans cette spécialité. Car, il y a lieu de souligner que Nima, avec ses 32 ans, ne sera plus en mesure de rivaliser avec ses adversaires. Petite prestation des athlètes algériens Classé septième au classement des médailles avec un total 24 médailles dont 3 en or, l'athlétisme algérien n'a pas emballé à Doha.Les médailles d'or décrochées facilement et sans surprises par les sauteuses Baya Rahouli (32 ans) et Romaissa Belabioud, ainsi que par le triple sauteur Issam Nima (32 ans) n'ont pas suffi. Car les contre-performances de Othmane Hadj Lazib (28 ans), 2e sur 110m haies et surtout l'abandon de Abderahmane Anou dans la finale du 1500m n'ont pas été digérées. Sur la piste du stade olympique de Doha, la participation algérienne s'est faite plutôt remarquer par deux abandons, ceux de Aboud Rabah sur 10 000m avant celle d'Anou. Ajouté a cela, on notera quatre disqualifications signées Rahouli et Remaoune (100m), Hicham Medjeber (20 km marche) et par l'équipe féminine du relais 4x100m. La recordwoman d'Algérie du semi-marathon, à savoir Aït Salem Souad, qui revient sur la scène internationale après deux années d'absence, n'a pu retrouver son rythme de croisière avec une 4e place. Un gâchis général qui n'est pas de bon augure, car l élite nationale présente au grand complet au Qatar a échoué face à des adversaires inconnus sur le plan arabe et mondial. A titre d'exemple, la finale du 1500m, considérée comme le clou des Jeux arabes, est revenue à l'inconnu athlète djiboutien, Hassen Ayanleh (19 ans) en 3'34''32, suivi d'un autre jeune spécialiste, le Qatari Hamza Driouch (17ans). Après cette déroute, certains osent même évoquer des objectifs pour les prochains Jeux olympiques de Londres 2012.