Les déclarations du patron du FLN sont irresponsables, provocatrices et dangereuses. Belkhadem veut ramener le désespoir et ses propos sonnent comme un appel au boycott des prochaines élections législatives.» C'est en ces termes que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a qualifié les déclarations du porte-parole du FLN ayant crédité les islamistes de 30 à 45% des voix et le FLN de 144 sièges aux prochaines élections législatives. Lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la réunion du bureau politique, Louisa Hanoune s'est dit étonnée d'entendre ce genre de «déviations» qui ne doivent pas passer sous silence. A ce propos, elle demande à M. Belkhadem de rendre des comptes et à l'Etat de prendre ses responsabilités. «De tels propos ferment le jeu politique et ôtent toute crédibilité aux élections. De quel droit Belkhadem se permet-il d'avancer que le FLN et les islamistes vont obtenir 90% des voix, donc les formations ne sont que des figurantes ?», s'est interrogée la conférencière qui s'est réjouie toutefois de voir Belkhadem désavoué par le premier magistrat du pays à l'occasion du discours prononcé mercredi dernier à l'ouverture de l'année judiciaire. Mme Hanoune est persuadée que Bouteflika a répondu à Belkhadem en apportant des garanties qui requièrent, selon elle, des mécanismes juridiques aptes à protéger les élections des différentes manœuvres et à rétablir la confiance au peuple. Seulement, la conférencière juge cela insuffisant et insiste sur la nécessité impérieuse et essentielle de garantir des élections régulières et transparentes. Mme Hanoune pense que les prochaines élections sont un examen politique et un moment décisif. Contrairement à Belkhadem, la SG du PT sent qu'il y a chez le peuple cette volonté de se battre pour élire leurs représentants. La bataille lors de ces élections sera rude car, de l'avis de Hanoune, elle opposera les véritables démocrates, les partisans du renouveau politique et les fervents défenseurs de la rupture à ceux qui prônent la perpétuité du système et le courant islamiste. A propos de ce dernier, Louisa Hanoune est catégorique : «Ce courant est devenu très faible et les partis islamistes sont en crise et en conflit entre eux.» De son avis, «le peuple algérien a tiré des enseignements de l'expérience islamiste et ne veut plus jamais replonger dans la tragédie nationale. Les courants islamistes sont pour la privatisation et la libre entreprise. Ils sont en faveur de l'économie de bazar». Accusant les partis majoritaires au Parlement d'avoir «vidé et dilué la loi électorale», la leader du PT estime que l'Etat doit «mettre en place des mécanismes et offrir les garanties nécessaires pour rattraper les lacunes contenues dans cette loi».S'agissant de la venue d'observateurs internationaux pour ces élections, Mme Hanoune a fait part d'une grande réserve à leur égard : «Nous formulons des réserves sur ces observateurs dont nous n'attendons rien au vu de l'expérience passée.» Et d'ajouter que c'est à l'Etat «de garantir la régularité et la transparence des élections». Au plan social, la conférencière a salué la décision relative à l'augmentation des pensions des retraités tout en la qualifiant d'«insuffisante», compte tenu de la cherté de la vie.