Les syndicats du transport rejettent l'augmentation qui doit entrer en vigueur le 5 février prochain, décidée unilatéralement par l'UNAT. Ces augmentations varieront entre 5 et 10 DA. Le syndicat national des transporteurs (UNAT) a décidé d'augmenter les tarifs de transport. Seront concernés par ces augmentations qui devraient entrer en vigueur à partir du 5 février prochain les taxis collectif, dont les tarifs seront désormais de 30 DA, et les différentes transports de voyageurs qui verront leurs prix augmenter de 5 à 10 DA. Les raisons de cette décision ? Les frais supportés par les transporteurs et les chauffeurs de taxi. «Le prix du taxi collectif est resté le même depuis 10 ans. Entre-temps, tout a augmenté : le prix de l'essence, les impôts et les pièces détachées. La décision s'explique aussi par le deux poids, deux mesures du ministère des Transports qui a augmenté le tarifs de l'Etusa, sans tenir compte des transporteurs privés dont les charges sont plus importantes que l'Entreprise des transports urbains subventionnée à coups de milliards», soutient-on au niveau de l'UNAT. Les usagers ont déjà remarqué une augmentation sur certaines lignes, surtout celles à la périphérie de la ville, où la police laisse faire sans intervenir. «Les transporteurs de Baraki et d'El Harrach ou même de Reghaïa n'en font qu'à leur tête. Je suis obligé de payer 5 Da de plus pour prendre des bus déglingués. Les voyageurs sont rançonnés. Toute décision doit être rendue publique et affichée à l'intérieur des bus. Les augmentations qui devraient intervenir ne doivent pas être faites en catimini», se désole un quinquagénaire obligé de prendre les bus à partir de la station de Boumati. Les autres syndicats du secteur des transports ont critiqué ces décisions unilatérales. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) parle d'une décision populiste. «La décision de l'UNAT est purement populiste. Ce syndicat veut-il avoir plus d'adhérents pour son prochain congrès en janvier prochain ? Nous en sommes convaincus», souligne M. Boucherit, président de la FNTR. Ce syndicat, affilié à l'Ugcaa, souhaite une révision de la loi de tarification de voyageurs par route (Décret exécutif n° 96-39 du 15 Janvier 1996). «Selon le décret de 1996, le tarif du transport de voyageurs par route du service de ramassage est fixé à 0,250 DA par voyageur-kilomètre. Nous avons toujours souhaité, lors de nos contacts avec les autorités, un alignement de nos tarifs sur ceux des transporteurs publics comme l'Etusa. Nous avons toujours une augmentation de 5 DA pour l'urbain et le rural et de 10 Da pour les grandes distances. Ces tarifs sont plus supportables de la part des clients», signale M. Boucherit. Même rejet des décisions de l'UNAT de la part de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT). «L'augmentation est illégale. Cette décision a été prise par un seul syndicat, auquel se sont joints quelques chauffeurs de taxi. Seule la commission technique nationale, regroupant les services de sécurité, des représentants des différentes ministères (Transports, commerce, etc.) et des syndicats, est habilité a décider d'une augmentation des tarifs», relève Boukerrou Aziouz, président de l'UNACT. Pour le syndicaliste, les clients peuvent refuser de payer les 10 DA de plus pour le taxi collectif. «Le client peut prendre le numéro du taxi et se rapprocher de la police ou de la direction si le chauffeur de taxi collectif exige de lui de payer plus de 20DA, prix fixé par voie réglementaire», relève M. Boukerrou. Au ministère des Transports, c'est motus et bouche cousue. Le département de Amar Tou, dont le service de communication ne répond jamais aux sollicitations des journalistes, laisse se clochardiser le secteur sans intervenir.