Initiative - A l'issue d'une Assemblée générale (AG) organisée dimanche dernier, les syndicats autonomes des transporteurs de voyageurs de toutes les wilayas ont décidé d'augmenter, de 10 DA les tarifs de taxi, et entre 5 et 10 DA ceux des bus urbain et interurbain. «Cette décision a été prise sur la base d'un consensus de l'ensemble des transporteurs de voyageurs suite au refus du ministère de tutelle de répondre à nos revendications socioprofessionnelles», nous a déclaré ce matin Mohamed Riad Boudraâ, vice-président de l'Union nationale algérienne des transporteurs (UNAT), joint par téléphone. «Nous avons envoyé plusieurs correspondances au ministre des Transports pour abroger l'arrêté ministériel (promulgué en 1996) relatif aux prix des transporteurs de voyageurs mais nous n'avons reçu aucune réponse jusqu'à présent.» M. Boudraâ n'a pas mâché ses mots en mettant en avant les difficultés financières auxquelles sont confrontés les transporteurs de voyageurs depuis quelques années eu égard à l'augmentation des prix de la pièce de rechange, de la main-d'œuvre mécanique et des cotisations salariales. «Les chauffeurs de taxi et de bus sont complètement dépassés. Ils se sont retrouvés dans l'impossibilité d'assurer la continuité de leur travail aux actuels tarifs appliqués. Depuis plus d'une dizaine d'années il n'y a pas eu d'augmentation de tarifs», a-t-il fait remarquer. Voulant être plus précis, il a ajouté que «les dépenses des transporteurs sont largement supérieures aux recettes». Interrogé sur l'augmentation des tarifs de taxi, notre interlocuteur souligne que «cette mesure est effective aujourd'hui et qu'elle sera progressivement élargie sur tout le territoire national. Nous avons donné des instructions fermes pour le suivi incessamment dans toutes les willayas du pays». Il nous a ensuite précisé que même les transporteurs de bus de voyageurs sont concernés par une augmentation, de l'ordre de 5 DA pour le transport urbain et de 10 DA pour le transport interurbain. Cette mesure sera appliquée, selon le président de l'UNAT, à partir du 5 février au cas où les autorités concernées ne réagiraient pas en sortant de leur mutisme pour modifier la circulaire de 1996. Néanmoins, M. Boudraâ tient à préciser que «cette mesure ne concerne pas les transporteurs ayant procédé à une augmentation durant les cinq dernières années». Concernant l'augmentation subite des tarifs de taxi, M. Boudraâ souligne : «Nous considérons cette augmentation comme un alignement des tarifs par rapport à ceux des bus.» Puisque, argue-t-il, «il est inconcevable que le taxi soit au même tarif que le bus»! Déplorant la politique de deux poids deux mesures, ce syndicaliste déclare : «Je me demande si c'est le même ministre qui régit le transport privé et étatique au niveau national.»