Depuis mardi 27 décembre, la région d'Igli, à 150 km au sud de Béchar, et 67 km de Taghit, vit au rythme du 12e Marathon des Dunes. Une manifestation sportive, culturelle et touristique organisée chaque année par Sport Events International (SEI). Igli (Béchar) De notre envoyé spécial Cette année, nous enregistrons un nombre élevé de participants de la région de Béchar, particulièrement de Igli, d'El Ouata et de Taghit. Cela permet de compenser la défection des étrangers. Nous avons eu des difficultés pour obtenir des visas pour les athlètes venant en dehors de l'Algérie», nous a déclaré Abdelmadjid Rezkane, directeur général de SEI. Une trentaine de participants n'ont pas pu faire le voyage de Béchar, en raison de la non-obtention de visa. Cela serait lié aux nouvelles restrictions décidées par les autorités algériennes après la recrudescence des actes de kidnapping de ressortissants européens dans la zone sahelo-saharienne. Malgré ces difficultés, le 12e Marathon des Dunes est marqué par la présence de participants autrichiens, belges, français et des Algériens résidant en France. Alliouat Yazin, 34 ans, ingénieur électronicien, a fait le déplacement de la Nouvelle Calédonie pour être au rendez-vous. Cet Algérien, originaire de Constantine, a supporté 22 heures de vol pour rejoindre la terre de ses ancêtres. «Ce marathon est un bon produit pour le tourisme. Certains secteurs étatiques peuvent faire quelque chose pour nous apporter leur soutien. Ici, la wilaya de Béchar nous a beaucoup aidés pour réussir l'édition de cette année (…), la compétition est également une opportunité de découvrir de nouveaux talents sportifs», a indiqué Abdelmadjid Rezkane. Selon lui, la manifestation sportive est une occasion de mieux découvrir les vieux ksour et les richesses naturelles de Igli et El Ouata, l'oasis de Taghit étant plus connue. Des randonnées sont organisées dans ces régions. Mardi après-midi, les visiteurs ont découvert aussi bien l'orginalité que l'état de délabrement désolant du vieux ksar d'Igli, un bijou d'architecture en terre. «Nous appelons les autorités à sauver en urgence ce ksar», nous a déclaré Mustapha Benotmane, guide touristique et militant associatif. Sur le plan purement sportif, la course se déroule en trois étapes, deux à Igli et une autour de la palmeraie d'El Ouata. La remise des prix aux lauréats se fera demain, vendredi, au camp de jeunes (nouvellement ouvert) d'Igli. Samedi, les marathoniens feront une visite touristique à Kenadsa, avec une halte à la mosquée de Sidi M'hamed Bouziane. En soirée, le réveillon du nouvel an sera célébré au vieux ksar de Moughel. Lundi soir, Kamel Bouchama, ancien ministre et ancien ambassadeur a animé une conférence au camp de jeunes sur la récupération de «l'éventail» du Dey Hussein d'Alger. Ambassadeur d'Algérie à Damas, Kamel Bouchama a réussi à récupérer cet «éventail» auprès de la famille de l'Emir Abdelkader en Syrie. «L'Emir Abdelkader, une fois impliqué dans la lutte opiniâtre contre l'envahisseur français, a décidé de récupérer tout ce qui pouvait constituer à l'avenir des repères pour revisiter l'histoire du pays, entre autres cet objet, devenu ‘‘l'instrument'' qui a déclenché la grande polémique et ‘‘l'alibi'' qui a servi de détonateur pour une guerre qui a duré dans le temps et dans l'espace», a-t-il précisé. «Le coup de l'éventail» avait été le prétexte de l'expédition française décidée par le roi Charles x contre l'Algérie en 1830, suivie de l'occupation du pays pendant 132 ans. Le dey Hussein avait donné deux coups au consul de France, Pierre Deval, à Alger pour répliquer à des propos inélégants et peu diplomatiques. Kamel Bouchama, qui a consulté des spécialistes d'Irak, de Libye et d'Egypte, a révélé que «l'éventail» évoqué par les historiens français n'était en fait qu'un… chasse-mouche. Nous y reviendrons.