Le laboratoire de virologie à l'Institut Pasteur d'Alger (IPA) écarte l'existence du virus H5N1 à l'origine du décès de 80 personnes depuis 2003, en Chine, en Indonésie et en Turquie. L'information sera rendue publique officiellement aujourd'hui par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans le respect des délais recommandés. Selon une source médicale, les résultats ne relèvent aucune présence du virus de la grippe aviaire. “Les résultats sont formels. S'il y avait vraiment le virus H5N1, on l'aurait détecté le premier jour des tests. Mais il faut une semaine pour ce genre d'analyses afin d'écarter le moindre doute et déclarer s'ils sont positifs ou négatifs”, a-t-on appris. Il est important de signaler que le ministre de la Santé, Amar Tou, a déclaré officiellement, le 25 janvier, qu'il n'y a aucun cas de grippe aviaire et que les résultats des tests ne relèvent pas l'existence de virus grippal, y compris celui de la grippe saisonnière. ”Les premiers tests effectués par le Laboratoire de référence de la grippe de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) sur les prélèvements directs faits sur les patients hospitalisés et sur la personne décédée sont négatifs”, avait-il rassuré. Il avait précisé que d'autres investigations bactériologiques étaient en cours. Les analyses effectuées auraient, par contre, détecté la présence de bactéries à l'origine de l'infection dont souffrent les trois membres de la même famille résidant à Sidi El Bachir et ayant un élevage domestique de volaille, dont le père est décédé. Il serait question, selon notre source, de la leptospirose qui est une maladie bactérienne causée par la bactérie leptospira. Elle affecte principalement les animaux mais peut être transmise aux humains par l'eau, le sol ou la végétation contaminée avec l'urine d'animaux infectés. Les symptômes ressemblent à ceux de la grippe, notamment de la fièvre et des maux de tête, accompagnés de maux d'estomac, de vomissements, de diarrhée et des yeux rougis. La bactérie peut se transmettre par ingestion d'aliments contaminés avec de l'urine de rats infectés ou par l'inhalation de gouttelettes (pulvérisées) de liquides contaminés. La transmission de personne à personne est rare. Rappelons, par ailleurs, que le directeur des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture avait, pour sa part, affirmé que les prélèvements effectués sur les volailles de cet éleveur, résidant à quelques kilomètres d'Oran, n'avaient révélé aucune présence du virus de la grippe aviaire. "Notre équipe s'est déplacée sur les lieux d'habitation de cette famille qui a effectivement six canards et dix poules. Ces animaux ne présentent aucun signe clinique d'une quelconque maladie. Ils sont en parfaite santé", avait-il dit. "Néanmoins, des prélèvements ont été effectués par notre équipe qui les a adressés au laboratoire régional de Tlemcen. Les résultats sont négatifs (...) Il n'y a pas de grippe aviaire dans le secteur de cette famille", avait-il ajouté. Ces derniers résultats sont, en fait, rassurants. Donc, il n'y a pas lieu de s'inquiéter au point de se priver de la consommation des viandes de volaille. Les spécialistes ont rassuré que des dispositifs de contrôle et de surveillance ont été renforcés à tous les niveaux. La Commission européenne avait rassuré, les derniers mois, le consommateur européen quant à la propagation de la grippe aviaire en indiquant que la consommation de volailles ou d'œufs, y compris crus, ne présentait actuellement aucun risque. “En termes de grippe aviaire, nous ne considérons pas qu'il y ait un risque lié à la consommation d'œufs crus ou cuits", a assuré Philip Tod, porte-parole du commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou. “Rien ne démontre que le virus de la grippe aviaire peut à l'heure actuelle se transmettre à l'homme par la consommation d'œufs et de volailles”, a affirmé de son côté l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA), basée à Parme (Italie). L'EFSA réitère néanmoins dans son document son conseil de "cuire suffisamment la viande de volaille et les œufs".