Plus de 6200 quintaux de blé tendre et 15 500 quintaux de blé dur représentent la récolte de l'année 2011. L'information relative au stockage de 21 800 quintaux de blé, au niveau des cuves à vin, parue dans notre édition du 19 décembre 2011, a fait réagir certains responsables. La direction générale de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), dans son envoi référencié n°3605/BOG/ 10 du 2 août 2010, avait déjà mis en garde le directeur de la CCLS (Coopérative des céréales et des légumes secs) d'El Affroun, Blida, sur l'état désastreux de stockage de blé dans les cuves du domaine agricole Kerfa M'hamed de Bourkika, (Tipasa). En effet, le rapport de mission, établi par les éléments de l'inspection générale de la DG de l'OAIC, avait fait ressortir un avis défavorable après avoir relevé les mauvaises conditions de stockage des céréales au niveau de ce point de vente, qui relève de la CCLS d'El Affroun. «Je vous demande de prendre les dispositions qui s'imposent pour éviter tout stockage de céréales à ce niveau», avait mentionné le responsable de l'OAIC dans son envoi adressé au directeur de la CCLS d'El Affroun. Le 14 décembre dernier, soit 16 mois plus tard, une équipe de la direction du Commerce de la wilaya de Tipasa avait effectué une inspection au niveau de ce même centre de collecte, implanté dans l'exploitation agricole Kerfa M'hamed de Bourkika. Il s'est avéré que l'instruction n° 078/10 de l'inspection générale de la DG de l'OAIC avait totalement été occultée. La récolte 2011 en blé tendre (6252 quintaux) et en blé dur (15 565 quintaux) avait été abandonnée dans des cuves à vin d'une hauteur de 9 m. «Les conditions de stockage du blé ne répondaient nullement aux recommandations élémentaires de stockage», selon les affirmations des inspecteurs de la DCP de Tipasa. Ces derniers avaient aussitôt établi un certificat de garde et de saisie de toute la quantité de blé stockée dans ces cuves à vin, afin de pouvoir procéder aux analyses bactériologiques et physicochimiques de ce stock de blé qui dégageait déjà, selon les contrôleurs, des odeurs nauséabondes suspectes. Le département ministériel de Benaïssa Rachid devra sévir contre ces pratiques qui se perpétuent. Cette même CCLS a fait fi de l'instruction n°47 du 12 juin 2011 du DG de l'OAIC, relative à l'organisation du recrutement. «Il m'a été donné de constater une anarchie dans les recrutements opérés par certains directeurs de CCLS, le plus souvent au détriment de la gestion de la coopérative, de la même façon, j'ai eu à relever que des promotions internes sont opérées sans justification ni nécessité de service», précise le DG de l'OAIC. Selon notre source sûre de la CCLS, l'effectif de cette coopérative, arrêté au mois de novembre 2011, s'élevait à 836 alors qu'il ne dépassait pas 393 au mois de janvier 2010. La promotion de 12 employés au poste de sous-directeurs et d'un agent de sécurité au poste de directeur de dépôt avant qu'il ne soit mis à la porte, fait partie des pratiques irrespectueuses des lois qui ont suscité moult réactions des anciens ouvriers de cette coopérative. Le malaise qui affecte cette coopérative semble bien être protégée par un lobby à l'OAIC. L'histoire du mauvais stockage du blé dans les cuves à vin à Bourkika, dénoncée par les travailleurs, a révélé d'autres problèmes inhérents à la gestion interne de la CCLS. Etrangement, le silence observé autour de cette CCLS semble arranger les affaires de nombreuses parties, au détriment de l'intérêt de l'Etat.