La révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation risque de constituer, pour les prochains mois, le cheval de bataille des syndicats autonomes. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a brandi, hier, la menace de renouer avec la protestation pour faire valoir le droit des travailleurs à un «statut digne et équitable». Un appel à l'unité des forces et à la mobilisation a été lancé par ce syndicat, qui s'oppose au plan de carrière proposé dans le statut élaboré par la tutelle. Le ministère de l'Education nationale vient de remettre aux représentants des syndicats du secteur le brouillon de ce qui sera le statut particulier des travailleurs de l'éducation. Le CLA a été le premier à réagir à propos des «anomalies» trouvées dans ce document. Le CLA s'alarme quant à cette «nouvelle attaque aux attentes des travailleurs du secteur car il ne prend pas en considération les différentes propositions émises par les syndicats, si le statut particulier venait à être adopté tel qu'il a été formulé dans le projet remis par la tutelle aux syndicats». Une étude comparative avec les statuts régissant les autres corporations de la Fonction publique «met à nu des insuffisances à l'égard des travailleurs du secteur de l'éducation», note le CLA dans un communiqué diffusé hier. C'est de «la ségrégation entre les différents corps exerçant dans le même secteur», de plus «il n'assure aucune visibilité concernant les promotions, l'avancement, l'échelle de valeur et les compétences», accuse le même syndicat. Les autres insuffisances relevées par le CLA concernent l'absence de plan de réintégration des corps communs comme fonctionnaires du secteur de l'éducation, ceci, tout comme les enseignants du technique classés à un degré inférieur compte tenu de leurs diplômes et de leur expérience. Le secteur de l'éducation est confronté également au débrayage des corps communs affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ; ils ont organisé une grève de deux jours qui s'est terminée hier. Le syndicat initiateur de ce mouvement de protestation se félicite de l'adhésion enregistrée autour de cette action motivée par des revendications liées notamment à l'intégration des corps communs parmi les personnels pédagogiques. Outre l'augmentation des salaires et la généralisation des primes de documentation, l'Unpef réclame également l'intégration en tant que permanents des personnels contractuels. Selon l'Unpef, le taux de suivi variait entre 56 et 92% ; il était de 89% à Béjaïa, Tizi Ouzou et Biskra, de 90% à Skikda, de 65% à Alger et de 92% à Tlemcen.