Selon une source proche du ministère de l'Intérieur, «l'Algérie compte plus de 20 millions d'électeurs potentiels». D'après la même source, «on recense plus de 941 000 électeurs au sein de la communauté algérienne établie à l'étranger». En se référant à la révision exceptionnelle préalable à l'élection présidentielle de 2009, l'administration a enregistré plus de 1 684 000 nouveaux inscrits et en a radié 685 000. Dernièrement, M. Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, affirmait que près de «4 millions de personnes seront ajoutées au fichier électoral». Notre source n'est pas de cet avis car ces citoyens ne seront pas forcément inscrits. En fait, Ould Kablia se base sur un recensement établi par l'Office national des statistiques (ONS). Plus explicite, le démographe, Nasreddine Hamouda, indique que «le nombre d'Algériens nés entre 1991 et 1994 dépasse seulement, en 2012, les deux millions, à raison d'une moyenne de 700 000 naissances au cours de ces années». D'où vient donc le chiffre de 4 millions avancé par le ministre de l'Intérieur, d'autant plus que l'inscription au fichier électoral relève d'un engagement personnel ? En outre, avant l'élection présidentielle de 2009, l'administration a supprimé les bureaux spéciaux, qui pouvaient accueillir 800 000 électeurs. Les militaires et les effectifs des corps de sécurité pouvaient s'exprimer en chargeant quelqu'un de leur entourage de voter, par le biais d'une procuration. Les bureaux itinérants ont été réduits de 6000 à 600. «Leur capacité de mobilisation avoisinait presque 1,8 million d'électeurs», selon l'ex-ministre de l'Intérieur Yazid Zehrouni. La question du vote des nomades, estimés à 200 000, demeure en suspens. Une source proche du ministère de l'Intérieur révèle des problèmes de logistique pour l'inscription des nomades majeurs sur les listes électorales, vu l'éloignement de certaines tentes des camps de rattachement.