- La ville de Laghouat connaît, depuis une semaine, une vague de protestation engendrée par les attributions de logements sociaux. Mercredi dernier, la situation a tourné à l'affrontement. Pourquoi ? Il s'agit, en fait, d'un mouvement spontané et pacifique. Les chômeurs et les exclus du logement social sont sortis dans la rue, le 2 janvier, pour dénoncer l'injustice dont est victime la population de Laghouat. Les manifestants ont, pendant une presque semaine, fait preuve de beaucoup de sagesse en refusant de céder aux provocations des forces de l'ordre et en rejetant les nombreuses tentatives de récupération politique initiées par plusieurs parties. - L'attribution des logements sociaux est-elle l'unique raison de cette vague de protestation ? Le logement social n'est qu'un élément déclencheur. C'est un problème de mauvaise gouvernance à un niveau local. On pouvait éviter tout cela en annulant les listes ayant fait l'objet de contestation et en ordonnant l'ouverture d'une enquête. Cela n'a pas été le cas. Les autorités locales, le wali et le chef de la sûreté de wilaya portent l'entière responsabilité de la situation de pourrissement que connaît la région de Laghouat. C'est le cas de le dire, du moment qu'ils ont autorisé le recours à la force de manière démesurée face à des citoyens qui manifestaient pacifiquement. - Quelle issue à ce véritable bras de fer manifestants-forces de l'ordre ? Quelle qu'en soit son issue, le mouvement de protestation pacifique initié par la population de Laghouat aura plus qu'égratigné les responsables locaux. Ils sont dans une impasse parce que le mouvement n'est non seulement pas près de s'essouffler, mais en plus ses initiateurs maintiennent leurs revendications de manière pacifique.