Les forces de l'ordre ont visé principalement les quartiers dont les citoyens sont susceptibles d'affluer en masse. hier, tôt le matin, les jeunes manifestants arrivaient par petits groupes pour se rassembler au niveau des principales artères de la ville, aux côtés d'autres qui venaient de passer la nuit dehors dans un froid glacial. Au total, plus de deux mille manifestants ont occupé le quartier d'El-Maâmourah. Tandis que les citoyens, mécontents d'une liste de distribution de logements jugée “injuste”, ont rejoint les places habituelles de rassemblement, les forces antiémeutes sont intervenues alors que la grève générale entre dans son septième jour. Elles ont visé, a-t-on appris de sources locales, les quartiers dont les citoyens sont susceptibles d'affluer en masse. Un état de fait émaillé par une tension indescriptible qui a gagné cette paisible ville du sud du pays dont la majorité des commerçants ont baissé rideau. D'où le risque de dérapage à tout moment. Selon des éléments de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, relevant du bureau de Laghouat, les forces de l'ordre ont investi la ville aux environs de 7h30. des affrontements ont été signalés çà et là à partir de 8h30, notamment au niveau du rond-point de ksar Essadiqya et celui d'El-Maâmourah. Selon des indiscrétions, un journaliste a été “tabassé” et un militant de la Laddh, caméra en main, aurait eu une altercation avec les agents de l'ordre. Pour insister sur le caractère pacifique de leur protestation, beaucoup de manifestants portaient des fleurs qu'ils brandissaient haut. Dans la foule, les éléments qui ont tenté de jeter des pierres sur les agents de l'ordre ont été vite appréhendés par les organisateurs de la manifestation. “Nous voulons des actes concrets”, ont déclaré des manifestants à Liberté. L'année 2012 pour la wilaya de Laghouat a démarré avec des mouvements sociaux tous azimuts. En effet, vingt-cinq jours à peine après la visite de travail et d'inspection effectuée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans la région, visite précédée par l'arrivée d'une dizaine de ministres pour l'inauguration de divers projets, la rue ghouatie a renoué avec les mouvements de protestation qui traduisent, en somme, l'exaspération des citoyens face à des conditions de vie difficiles. Il faut dire que si l'administration avait pris efficacement en charge les doléances et les contraintes auxquelles le citoyen est confronté, la rue n'aurait pas enregistré de telles regrettables manifestations qui risquent de prendre une tournure difficile à maîtriser. B.A.