Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a réitéré, dans un entretien accordé au magasine Pétrole et gaz arabes, ses préoccupations quant à la « probable » diversification énergétique des pays européens après la crise russo-ukrainienne. Ainsi et à titre de prévention, l'Algérie devra, dans le cas échéant, selon le ministre, vendre plus de gaz aux Etats-Unis et à l'Asie pour compenser la volonté de diversification de l'Europe. Interrogé sur l'impact de cette crise, de la vague de froid en Russie et des sabotages de gazoducs vers la Géorgie, Chakib Khelil a jugé que « pour le moyen et le long termes, l'impact ne (serait) pas globalement positif pour l'Algérie ». « Les pays européens vont chercher à se diversifier davantage et ce à un double point de vue : une diversification vers d'autres fournisseurs de gaz, mais aussi vers d'autres énergies », a-t-il prédit en évoquant le retour à l'énergie nucléaire et du charbon. « Face à cette probable réaction des pays consommateurs, il nous faut, nous aussi, nous diversifier en exportant plus de gaz vers les Etats-Unis et l'Asie », a poursuivi M. Khelil. Deux gazoducs relient déjà l'Algérie à l'Europe, principal client du gaz algérien, et deux autres sont en projet : Medgaz et Galsi, qui déboucheront respectivement en Espagne et en Italie et ne devraient pas entrer en service avant 2009. « Par ailleurs, les sociétés étrangères sont très actives en Algérie et, avec la loi sur les hydrocarbures adoptée en 2005, elles auront la possibilité de construire leurs propres gazoducs », a ajouté le ministre algérien des Mines et de l'Energie. Plusieurs compagnies chinoises ont déjà pris pied dans le secteur des hydrocarbures algérien, qui fournit plus de 96% des recettes en devises du pays.