Des revenus record ont été enregistrés durant ce mois. La vague de froid qui s'abat actuellement sur l'Europe ainsi que la crise russo- ukrainienne constituent une aubaine pour l'Algérie. Rien que pour le mois de janvier, elle a enregistré des revenus records jamais atteints auparavant. C'est ce qu'a clairement affirmé hier Chakib Khelil sur les ondes de la chaînes III. Selon le ministre de l'Energie et des Mines, la facture encaissée durant ce premier mois de l'année est en hausse de 20% par rapport à l'année précédente. «Il est fort probable qu'on maintiendra les revenus à ce rythme là pendant les prochains mois», estime-t-il. Notre pays pourrait, donc, largement profiter de cette opportunité pour gonfler ses caisses et financer les grands chantiers d'investissements. En plus du pétrole, Khelil dira: « Nous avons enregistré une forte demande en gaz de l'Europe», a-t-il encore affirmé. En raison des conséquences néfastes de la crise russo-ukrainienne sur le marché européen, les pays du vieux continent tentent de trouver un substitut au gaz de Moscou. Cette crise ouvre, donc, de vastes opportunités pour l'exportation du gaz algérien. Pourtant, le ministre avait déclaré lors de son passage à l'émission «El- Mountada» de la Chaîne I, que le conflit gazier russo-ukrainien n'a aucun impact sur notre pays. Il avait expliqué par contre que le risque d'impact négatif pourrait être plus important à long terme sur les exportateurs de gaz naturel par gazoduc. «Le risque de ce conflit est plus important à long terme sur les producteurs et exportateurs de gaz naturel qui approvisionnent l'Europe à travers les gazoducs, comme l'Algérie et la Norvège», a-t-il déclaré. Khelil craint que la crise russo-ukrainienne et ses conséquences sur les pays européens pousse l'Europe à mettre en place une politique de diversification de ses sources d'approvisionnement en gaz naturel privant ainsi des fournisseurs de parts de marchés importantes. S'exprimant hier sur cette question, le ministre s'est montré très à l'aise et même satisfait des bons résultats qu'a enregistré son secteur. Ce dernier reste convaincu et même persuadé que les prix du pétrole resteront élevés et qu'ils ne baisseront pas en dessous de 50 dollars le baril dans les six prochains mois. L'année 2006 s'annonce d'ores et déjà très fructueuse pour le département de Khelil. Avec la flambée des prix, les recettes de l'Algérie vont, probablement, atteindre le seuil de 50 milliards de dollars d'ici la fin 2006. Il y a lieu de rappeler que l'Algérie est le deuxième producteur de gaz après la Russie. Les exportations actuelles sont évaluées à 61 milliards de m3 selon le ministre. Elles atteindront 85 milliards de m3 en 2010 et 100 milliards de m3 en 2015. La capacité de production du GNL est estimée actuellement à 11 milliards de m3 avec plus de 1,4 million de b/j pétrole. Interrogé par ailleurs sur l'explosion survenue vendredi dernier au niveau du port d'Alger, le ministre a tenu à expliquer qu'il s'agit probablement d'une accumulation de gaz au niveau du poste de chargement. La responsabilité, souligne-t-il, est partagée entre Sonatrach et l'entreprise portuaire. Le ministre a tenu à assurer que Sonatrach va revoir ses installations tout en affirmant qu'il « faudrait également renforcer le contrôle et la sécurité au niveau du port.» Evoquant enfin la délocalisation de la ville de Hassi Messaoud, le ministre a fait savoir qu'une étude d'urbanisation est en cours de réalisation actuellement. Une fois l'étude achevée, son département va délocaliser les activités pétrolières qui ne sont pas nécessaires.