Des riverains continuent de réclamer des autorités locales le transfert de l'incinérateur hors de la zone d'habitation. Si tout le monde s'accorde à dire que les déchets hospitaliers constituent un risque certain sur la santé du citoyen, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire dans ce domaine. Dans la wilaya de Aïn Defla, où le contribuable a longtemps fait les frais d'une mauvaise gestion, la situation a tendance à s'améliorer, mais pas au rythme souhaité par les défenseurs de l'environnement et de la santé publique. S'agissant des déchets hospitaliers, les responsables des services compétents évoquent l'acquisition de 4 incinérateurs dont deux sont déjà fonctionnels au niveau des EPH d'El Attaf et du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla. Celui de Khemis Miliana, qui reçoit la plus grande quantité de déchets, ne fonctionne pas encore à plein régime, en raison du débit actuel du gaz de ville. Une demande a été introduite auprès de Sonelgaz pour pallier ce déficit, selon le directeur du secteur de la santé. A signaler cependant que des riverains continuent à réclamer des autorités locales le transfert de l'incinérateur hors de la zone d'habitation, à cause des désagréments qu'ils subissent depuis de nombreuses années. En effet, dira cet habitant résidant tout près du site, les fumées dégagées par le brûleur, depuis des années, ont augmenté considérablement les cas de maladies respiratoires, telles que l'asthme ou les bronchites. Il faut dire que l'hôpital se trouve au milieu des quartiers à forte concentration humaine, d'établissements scolaires et d'une résidence universitaire. En outre, il est à noter que les déchets hospitaliers en provenance de la ville de Miliana sont également traités au niveau de l'hôpital cité, car l'incinérateur acquis au bénéfice de l'hôpital de Miliana devrait être installé hors du périmètre urbain. Aussi, les responsables s'attellent à lui trouver un site. En attendant, on notera que le contrôle relatif au traitement de ces déchets n'est pas chose aisée, même si l'on constate que de plus en plus de concernés prennent progressivement conscience de la nécessité de signer la convention avec les hôpitaux, aux fins de détruire ces produits toxiques. Il en est ainsi de ce médecin, exerçant au centre-ville de Khemis Miliana, qui avait signé ladite convention en 2005. Concernant la destruction des stocks de médicaments périmés, il ressort, selon des intervenants, que la loi 19-01 de 2003 n'est pas toujours respectée par tous les pharmaciens. Pour rappel, celle-ci stipule que l'incinération des médicaments périmés doit se faire dans un incinérateur agréé. Une pharmacienne, rencontrée dans son officine à Khemis Miliana, se montrera très sévère en dénonçant ceux qui ont rejoint cette profession en tant que locataires d'officines plus soucieux de l'aspect commercial : «Un vrai pharmacien n'hésitera pas une seconde à adhérer aux dispositions en vigueur pour protéger l'environnement», lancera-t-elle. Et d'ajouter : «Il fut un temps où certains déversaient des tonnes de médicaments dans les oueds.» Dans une autre officine de la même ville, un agent refusera de répondre à nos questions, déclarant : «Adressez-vous plutôt au pharmacien quand il sera là. A Miliana, un autre avouera ne pas savoir comment se débarrasser de son stock de médicaments périmés ! A l'évidence, il y a du pain sur la planche pour les services compétents. Dans la foulée, le directeur de l'environnement s'engagera à organiser bientôt des journées d'information pour sensibiliser le corps médical à s'impliquer pleinement dans la défense de l'environnement en respectant les lois en vigueur. De son côté, le directeur de la santé nous a déclaré qu'il envisage de dépêcher, dans les prochains jours, des équipes de contrôle dans les structures médicales, publiques et privées.