Le volume des médicaments périmés qui continue à être stockés dans les arrière-boutiques des pharmacies est en nette progression à Jijel. Le problème ne cesse de prendre de l'ampleur, d'année en année, devant l'inexistence d'une politique claire de gestion des déchets de ce genre. La problématique des médicaments périmés gardés dans les stocks des pharmacies à travers les 28 communes de la wilaya de Jijel reste une source d'inquiétude surtout que la gestion de ces médicaments se fait toujours aux dépens de l'espace des officines négocié au prix fort par certains pharmaciens. L'importance de ce stock de médicaments périmés n'a pas été encore évaluée faute d'une quelconque initiative pour mener une opération de recensement chez les concernés. Certains pharmaciens de la ville de Jijel approchés se sont montrés évasifs quant aux procédés d'élimination de ces produits encombrants. La destruction des stocks se faisait, depuis des années, au niveau des décharges publiques. Seulement, après les dernières mesures strictes imposées par la direction de l'environnement et les actions menées par les associations de protection de la nature, ces déchets ne sont plus admis dans ces décharges publiques, ce qui est tout à fait normal et salutaire aussi bien pour l'environnement que pour la santé publique. Mais faute d'un site ou d'une procédure de substitution, le problème est devenu épineux surtout lorsqu'on sait que même l'hôpital de Jijel ne dispose pas d'un incinérateur conçu pour ce genre d'opération. L'incinérateur est un équipement indispensable dans l'état actuel des choses pour détruire dans les normes tout le stock disponible. Autrement dit, ce sont tous les déchets pharmaceutiques et hospitaliers qui sont non gérés à Jijel. Une problématique qui doit faire l'objet d'une étude sérieuse de la part des pouvoirs publics. Les pharmaciens, eux, font d'une année à une autre des déclarations sur les stocks de médicament périmés au niveau de la direction de la santé, de l'environnement et des impôts mais sans écho. Comme si les statiques sont devenues une finalité en soi et non un moyen d'aide à la prise de la bonne décision. Selon des praticiens locaux, pour éviter les pertes et assurer des approvisionnements efficaces en médicaments, une étude de besoins sanitaires du pays doit se faire et il est grand temps de se doter d'un centre de bio-statistiques en utilisant une base de données en temps réel avec la collaboration des officines qui doivent délivrer des états des stocks, y compris de ceux périmés, trimestriellement. En attendant une sérieuse prise en charge de ce problème par les autorités concernées, les pharmaciens de Jijel prennent leur mal en patience. M. Bouchama