La date du 20 juillet a expiré et l'entrée en service de l'incinérateur des déchets médicaux et pharmaceutiques prévue à Didouche Mourad tarde encore à voir le jour, ceci, au moment où quelque 35,6 tonnes de médicaments périmés, stockés depuis 2003 au niveau des 312 officines pharmaceutiques de la wilaya, attendent leur incinération. Cette situation contraignante suscite l'inquiétude des pharmaciens de la wilaya qui stockent ces produits périmés et dangereux dans des conditions difficiles. Ce qui a poussé, la semaine passée, les propriétaires d'officines à se plaindre au bureau de wilaya du Syndicat des pharmaciens qui, rappelons-le, avait avancé cette date lors des journées détude qu'il a organisées au mois de mai dernier à Constantine. Contacté jeudi, M. Bouherid, le secrétaire du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo), a déclaré « nous sommes arrivés à la phase de finalisation de la convention entre notre bureau et les services devant faire fonctionner l'incinérateur. La dernière réunion entre nous est prévue pour le 1er août prochain afin d'arrêter les tarifs d'incinération ainsi que la faisabilité de l'opération». D'autre part, n'ayant pu joindre l'investisseur, en l'occurrence le gérant de la station de traitement et d'incinération de déchets d'activités de soins médicaux et vétérinaires (STIDEST) établi à Didouche Mourad, nous avons contacté M. Abdelouahab, le réalisateur de l'étude de la station par la société anglaise «4 D», maître d'œuvre du projet. Ce dernier s'est voulu rassurant en disant que l'incinérateur est actuellement en phase de montage. «La date prévue pour sa mise en fonction n'a pas été respectée parce que les équipements qui ont été acquis en Angleterre sont arrivés en retard. Il faut donc compter une semaine au plus, à partir du dimanche 24 Juillet, pour que l'incinérateur soit opérationnel». Interrogé quant aux tarifs qui seront appliqués pour l'incinération, il a répondu que cette question ne relève pas de sa compétence, mais il a quand même consenti à révéler que le traitement d'un kilo de déchets coûtera de 250 à 300 dinars. «C'est le tarif le moins cher pratiqué au niveau mondial et d'ailleurs c'est le même tarif en vigueur à l'incinérateur d'Alger». Mais ces tarifs n'ont pas recueilli l'adhésion du Snapo qui, par la voix de son représentant, M. Bouherid, a souhaité des tarifs moins élevés que ceux pratiqués à Alger qui fixe le prix d'un kilo de médicament sous forme liquide incinéré à 160 dinars et sous forme de comprimés à 200 dinars. Il a expliqué ensuite la démarche à suivre pour réaliser cette opération délicate en disant que le Snapo et ses partenaires devront se réunir encore avec la direction de l'environnement qui délivre l'autorisation aux pharmaciens pour acheminer leurs stocks périmés vers l'incinérateur. De leur côté, les pharmaciens doivent préparer les listes des médicaments périmés qu'ils comptent incinérer. Ensuite, une commission ad hoc, composée des représentants de la direction de l'environnement, de la santé ainsi que de la direction du commerce, se déplacera dans les officines pour faire le constat des stocks périmés et dresser un procès-verbal. «A la fin de cette opération, il sera procédé à un essai technique pour évaluer le temps de l'incinération et permettre au Snapo d'organiser l'opération en établissant un planning pour chaque commune», a conclu le secrétaire du bureau de wilaya.