Jugés très graves, les derniers incidents, qui se sont déroulés au sein de l'Entreprise des industries électroniques (ENIE) ainsi que l'éventualité d'un nouveau coup de force de la part des parties en conflit, n'ont pas manqué de faire réagir l'ensemble des cadres dirigeants ainsi que plusieurs syndicalistes et de simples employés. C'est le cas du Comité de sauvegarde de l'entreprise qui vient, dans une déclaration adressée hier à notre rédaction, dénoncer « les abus et la dégradation inquiétante de la situation de l'ENIE, aussi bien sur le plan financier que commercial ». Et il est vrai que les concurrents immédiats de l'une des plus importantes entités économiques de l'Ouest ne peuvent que se réjouir devant pareille situation, s'accordent à dire certains observateurs. Ainsi, suite aux articles parus dans la presse quotidienne, relatifs à la séquestration, l'agression physique et le renvoi du directeur général de l'ENIE de Sidi Bel Abbès par des travailleurs de l'entreprise et en se basant sur des informations recueillies auprès du personnel, ce même comité affirme que « depuis l'avènement de M. Bouchareb en tant que président de la SGP INDELEC, dont l'ENIE fait partie, la situation de l'entreprise ne cesse de se dégrader d'une façon générale ». « Le marasme qui sévit actuellement au sein de l'ENIE, entreprise déjà déstructurée, est dû essentiellement aux injonctions verbales du président de la SGP INDELEC au directeur général de l'ENIE », soutiennent les rédacteurs de cette déclaration que d'aucuns attribuent à des cadres dirigeants « en désaccord avec les orientations et la démarche actuelle de la tutelle (SGP, ndlr) ». D'après eux, seul un audit de la hiérarchie pourrait déterminer l'ampleur des « dégâts occasionnés par le responsable du directoire de la SGP INDELEC dans les entreprises de son secteur ». Ils précisent par ailleurs que les responsables de la chefferie, du ministère de l'Industrie et du mdppi sont parfaitement au courant des « frasques » de M. Bouchareb. A noter que le directeur général de l'entreprise des industries électroniques, M. Berekla, a rappelé, lors d'une conférence de presse tenue récemment, que l'agression dont il a été victime le 15 août dernier « a ravivé le sentiment d'insécurité au sein de l'entreprise ». Depuis cette date, la quasi-majorité des cadres dirigeants ont, selon le conférencier, déserté leurs postes de travail par crainte de nouvelles agressions tout en avisant les responsables de la Société de gestion des participations de l'Etat (SGPE) destinataire d'un rapport détaillé sur la situation actuelle de l'entreprise qui, à son tour, a saisi la tutelle. Des cadres qui ont par ailleurs déploré, dans un communiqué rendu public, « le fait de ne pouvoir exercer leurs responsabilités face à pareils actes de violence ». Concernant les actions de justice engagées à l'encontre de ses agresseurs, le conférencier a affirmé que les plaintes introduites auprès du parquet pour coups et blessures volontaires ayant occasionné une incapacité de travail de 15 jours « relèvent désormais du pénal ». Au sujet des répercussions que peut engendrer cette situation, M. Berekla, catégorique, a affirmé : « Nous ne voulons pas prendre en otage les travailleurs, c'est pourquoi nous leur demandons de ne pas se laisser entraîner dans un autre conflit dont les conséquences risquent de porter un sérieux coup à l'entreprise ». D'autre part, le directeur général de l'ENIE a annoncé la mise en application prochaine de l'accord portant sur le départ en retraite d'un millier d'employés et qui bénéficieront d'une revalorisation oscillant entre 2000 et 3000 DA. Une opération dont le coût financier est estimé à 590 millions de dinars, a-t-il précisé.