Une dizaine de délégués du comité de participation (CP) de l'entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) a de nouveau brandi, hier, la menace d'une grève de la faim illimitée pour faire aboutir ses revendications. « L'entreprise vit une situation alarmante malgré les appels incessants des travailleurs », écrit le collectif des grévistes dans un communiqué de presse qui prévoit d'entamer son action aujourd'hui. Selon les syndicalistes, l'élection du nouveau syndicat d'entreprise n'a fait qu'envenimer une situation déjà tendue. Les grévistes, réclamant l'annulation du scrutin, exigent en outre la satisfaction d'une plate forme de revendication en trois points. En effet, la finalisation du dossier de départ à la retraire, l'annulation des affectations « arbitraires » et la démission du secrétaire général du syndicat d'entreprise, sont les conditions sine qua non pour la préservation du climat social au sein de l'entreprise de l'électronique grand public. « Les travailleurs sont victimes de l'arbitraire qui se décline sous la forme de mises à pieds, de suspensions et d'affectations à tort », rapportent-ils. Préconisant une décision « sage » et « définitive » afin de remédier aux différents problèmes soulevés, les grévistes indiquent cependant que la levée de la grève n'aura lieu qu'« après satisfaction complète de nos revendications légitimes ». Pour les responsables de l'union territoriale (UT) de l'UGTA, la tenue d'un nouveau scrutin se heurte désormais à un problème d'ordre légal. « L'opération de vote, supervisée par des huissiers de justice, ne peut faire l'objet de révision qu'avec l'approbation de ces derniers et sous leur contrôle », réagit M. Ghoraf, secrétaire général de l'UT. Il indique à ce propos que 7 candidats au renouvellement de la section syndicale du complexe ont déposé des recours à l'issue de l'opération qui s'est déroulée le 30 juillet dernier. 1 400 adhérents à l'UGTA, sur 1 900 employés, avaient pris part au scrutin, précise-t-il. « Les recours introduits au niveau de l'union territoriale seront examinés au cours de la semaine prochaine », dit-il. Concernant le nouveau découpage établi par la direction générale, M. Ghoraf explique : « Cela s'est fait en application des dispositions de la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical ». Ce découpage, ajoute-t-il, relève strictement des attributions de l'employeur qui a opté pour le recentrage des activités de l'entreprise au niveau du site de Sidi Bel Abbès. Partant d'un concept préconisant des « cellules homogènes », trois collectifs comprenant l'ensemble du personnel de l'entreprise ont été constitués pour l'élection d'une seule section syndicale. « Ce nouveau découpage ne saurait être un obstacle au déroulement réglementaire des élections », selon une note signée par le directeur central de l'emploi et de la logistique à l'ENIE, M. Mohamed Mehdadi. , tient-il pour argument. L'effectif de l'ENIE est passé, en effet, de presque 3 000 salariés à moins de 2 000 en l'espace de deux années.