Ces dignitaires s'adonnent à leur sport favori, la chasse à l'outarde et à la gazelle Thomson, deux espèces protégées. Des dizaines de dignitaires du Golfe se sont déplacés dernièrement dans la région d'El Makhrouka, située à 200 km de Tataouine, au sud de la Tunisie, où ils ont installé 35 tentes d'envergure. Ils ne sont pas venus pour contempler le paysage féerique de la région, mais pour s'adonner à la chasse à l'outarde et à la gazelle Thomson, deux espèces protégées. Cette information émane d'associations tunisiennes de la protection de l'environnement, qui dénoncent ces pratiques de déprédation de la faune saharienne en voie de disparition. Ils se déplacent en véhicules 4x4, guidés par des GPS et armés de fusils Sniper. Ils disposent même de cartes détaillées du désert, leur facilitant les déplacements dans les coins les plus reculés du Sahara, traquant leur proie fétiche, sans risque de se perdre. Contrairement à l'Algérie, la société civile tunisienne n'est pas restée inactive. En effet, il y a une semaine, les associations de la protection de l'environnement tunisiennes ont lancé un appel aux nouvelles autorités, les exhortant à intervenir pour mettre fin à cette situation. Le 30 décembre 2011, les mêmes défenseurs de l'environnement ont observé un sit-in devant l'ambassade du Qatar à Tunis, scandant des slogans : «Il faut sauver les dernières outardes de la Tunisie du braconnage». La presse tunisienne a même rapporté la déclaration du président de la Fédération des associations de chasse, annonçant que «des militants vont intenter des actions en justice à l'encontre des responsables tunisiens ayant accordé des autorisations de chasse aux émirs du Golfe après la révolution». Cependant, la présence de ces personnes en même temps dans le sud algérien et tunisien, que sépare une simple frontière, confirme, si besoin est, que la saison du braconnage est ouverte.