Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de tenir son troisième congrès les 1er, 2 et 3 novembre 2006. Cette décision a été prise par le conseil national, qui s'est réuni, hier, en session ordinaire au siège central du parti, à Alger. Le deuxième congrès du RCD, faut-il le rappeler, a eu lieu en février 1998. Le parti de Saïd Sadi aspire, à travers les prochaines assises, « à réanimer le débat politique et à mobiliser les énergies à même de construire une transition politique ». Dans son allocution d'ouverture, le leader du RCD a également insisté sur « la nécessité de mobiliser l'élément féminin et les cadres qui, pour une raison ou une autre, ont refusé, jusque-là, de s'impliquer dans l'action politique (...) ». Le RCD est appelé, encore une fois, à être l'épicentre d'une nouvelle démarche politique afin de sensibiliser les forces politiques et sociales qui ne sont pas clientélisés ». Passant en revue l'actualité nationale, les membres du conseil national, ont, tour à tour, relevé « la paralysie générale » dans laquelle se trouvent les institutions de l'Etat. « Tout le pays est suspendu à l'évolution de la maladie du Président », a déclaré le président du RCD, qui considère, par ailleurs, que « cette maladie a démontré la misère du système politique algérien ». Cet état de fait est, selon le dirigeant du RCD, la conséquence de la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme. « Il a suffi que cet homme tombe malade pour que toute la nation sombre dans l'asphyxie », a estimé Saïd Sadi. Ceci étant, sur le plan humain, le RCD a « souhaité un prompt rétablissement au malade ». Cependant, il considère que M. Bouteflika appartient, politiquement, au passé, bien qu'il soit cliniquement vivant. « Nous sommes dans un marasme institutionnel qui se décline de manière inquiétante en termes de gestion des affaires publiques », a-t-il affirmé. L'orateur ne se fait pas d'illusion : « La spéculation politique est ouverte. » Faut-il que le Conseil constitutionnel applique l'article 84 de la loi fondamentale relatif à l'état d'empêchement du Président pour cause de maladie grave ? « Le pouvoir n'a qu'à ouvrir la compétition », a tranché Saïd Sadi. Plus loin, le patron du RCD a remarqué que les partis de l'Alliance présidentielle ont, d'ores et déjà, ouvert le bal. « Ils se livrent, depuis quelques jours, à une véritable guerre de succession », a-t-il constaté. Qualifiant ces querelles de « combats de coqs », le président du RCD a relevé que les compagnons du Président sont dans « l'après-Bouteflika ». Sur un autre registre, le numéro un du rassemblement a décelé « un déchaînement, voire une officialisation de la corruption ». Pour appuyer ses dires, l'orateur a rappelé que « les partis de la coalition ont refusé de se soumettre à la déclaration du patrimoine ». Pour lui, ce refus n'a d'autre signification que « la légitimation de l'enrichissement que procure l'exercice d'une fonction politique ». Ce diagnostic a fait dire à M. Sadi que « les Algériens sont dans un système politique congelé, le monde entier bouge sauf l'Algérie ».