Les travailleurs de la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger ont observé, hier, une journée de protestation pour dénoncer leur situation sociale jugée «précaire». Près de 200 travailleurs, «presque la totalité», selon le syndicat, étaient présents hier au piquet de grève à la direction située à Hussein Dey. Le mouvement de protestation enclenché par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) par le biais du conseil des travaux publics «se veut un avertissement à l'adresse de la tutelle pour l'inciter à répondre positivement aux préoccupations des travailleurs». Les protestataires dénoncent le silence des pouvoirs publics concernant la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur qui ont saisi la direction des travaux publics et le ministère, mais «sans suite». Les travailleurs réclament une augmentation de 100% des salaires et des indemnités. «Les ouvriers touchent des salaires médiocres ne dépassant pas les 22 000 DA, primes comprises», fera remarquer M. Ghoul, représentant syndical. «Les ingénieurs touchent à peine 40 000 DA, toutes primes comprises. Ce sont des salaires médiocres. Les ingénieurs touchent le double, voire le triple dans d'autres entreprises», s'indigne un ingénieur des travaux publics interrogé. La prime de restauration accordée actuellement aux travailleurs est de 14,5 DA/jour. «C'est humiliant», estiment les protestataires qui exigent la révision immédiate de cette prime, en tenant compte de la réalité des prix. Le syndicat expose également le cas des contractuels qui sont près de 1000 à travailler pour les structures des travaux publics de façon illégale. «Les contractuels ne touchent même pas le SNMG, avec un contrat renouvelé chaque année», explique-t-on également. Deux ouvriers fauchés en une semaine
La hantise principale des travailleurs de ce secteur c'est bien les accidents, ils sont constamment exposés au risque. Des dizaines d'accidents graves sont enregistrés annuellement. «Rien que la semaine dernière, deux de nos collègues ont été mortellement touchés alors qu'ils étaient en plein travail sur la voierie», explique un syndicaliste. Ne bénéficiant d'aucune couverture, les travailleurs réclament une prime de risque et une prise en charge totale des répercussions d'accident. «Un employé blessé ayant perdu sa jambe a été tout simplement mis en demeure par la direction de reprendre son travail, sous le risque de perdre son emploi. C'est aberrant, qui va le prendre en charge, en l'absence d'une couverture sociale ?», s'interrogent les représentants des travailleurs. Les protestataires réclament de meilleures conditions de travail, la prise en charge de la restauration et la réhabilitation des structures. «Nous reviendrons à la charge si nos doléances ne sont pas prises en compte», menacent les protestataires.