Les travailleurs de l'unité abattoir avicole de Taboukert (Tizi Ouzou) ont observé hier un arrêt de travail collectif durant toute la journée. Les protestataires sont entrés en action après avoir usé de tous les moyens pacifiques pour faire aboutir leurs revendications. Une action, qui n'a pas été sans conséquences sur le fonctionnement de cette unité dont la capacité d'abattage est de 3000 sujets/h. Les grévistes réclament essentiellement un relèvement substantiel des salaires qui, disent-ils, sont en stagnation depuis 1995. « Nous percevons le même salaire depuis près de 15 ans. Certains parmi nous ne touchent que 11 000 DA. Le pouvoir d'achat ne cesse de baisser, nos rémunérations ne couvrent plus nos besoins élémentaires », fulmine un travailleur. En outre, l'unité, relevant de la société des abattoirs du Centre, fonctionne avec un effectif de 141 ouvriers, dont 45 contractuels, recrutés entre les années 1999 et 2002, qui ne sont toujours pas confirmés dans leur poste. Ces derniers demandent leur régularisation afin d'échapper à la précarité et assurer enfin une meilleure stabilité professionnelle. Outre la revalorisation des salaires et la régularisation des vacataires, le syndicat affilié à l'UGTA réclame également une meilleure prise en charge sanitaire en réhabilitant la convention signée entre leur direction et l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen. Sur le même chapitre, les syndicalistes déplorent le manque d'hygiène au sein de l'établissement. Par ailleurs, à l'issue de l'assemblée générale tenue en marge de cette journée de protestation, Amirouche Amer, secrétaire général de la section syndicale déclare : « Un préavis de grève est lancé à compter d'aujourd'hui (hier, ndlr) pour entamer une grève cyclique de deux jours, ponctuée d'une journée supplémentaire chaque semaine jusqu'à l'aboutissement de nos revendications si l'employeur demeure inattentif. » Et de dénoncer « l'attitude irresponsable des dirigeants qui font dans l'intimidation des travailleurs et la répression ». Joint au téléphone, le directeur de l'unité s'est refusé à tout commentaire.