L'issue de la journée d'étude organisée le 27 novembre 2005 par la Société algérienne d'oncologie thoracique (SAOT) ayant pour thème « Le médicament générique en oncologie », une série de recommandations a été retenue et rendue publique hier par la SAOT. Il a été souligné que le générique est une réalité internationale dont l'intérêt unique et essentiel est son prix significativement moins cher que celui du médicament princeps. Ce coût moins élevé permet, selon les spécialistes, un meilleur accès aux soins pour les plus démunis, une meilleure santé des Caisses d'assurance-maladies et pour les pays importateurs, et avec les économies réalisées de soigner un plus grand nombre de patients et de pouvoir acquérir plus de médicaments dits « innovants », souvent très chers. La SAOT estime qu'il est important de faire en Algérie du médicament générique une priorité nationale, sans rejet ni exclusion aveugle du médicament princeps, en particulier des molécules innovantes. Il convient d'intégrer une dimension industrielle à la politique du médicament générique. De même, il est nécessaire de définir des règles claires et stables de fixation des prix et de ses conditions de remboursement qui permettraient la mise en place d'une stratégie efficace, en matière de « coûts de santé ». Pour promouvoir l'usage du médicament générique dans un pays comme le nôtre, signale la SAOT, il faut consolider les structures de contrôle, afin de garantir la qualité thérapeutique du médicament générique et le faire savoir par des voies autorisées au prescripteur, au pharmacien et au malade, encourager la mise en place en Algérie sur des bases législatives et réglementaires d'une structure à même de superviser des études (pharmacologique, épidémiologique, clinique et thérapeutique), notamment pour ce qui est des problèmes d'éthique, et favoriser les relations entre les opérateurs et les universitaires algériens dans l'optique de faciliter les essais cliniques du médicament en Algérie, pour assurer un contrôle efficace des médicaments génériques mis sur le marché national. Dans ce but, il faut associer la recherche à l'effort industriel, de même qu'il est indispensable de définir des règles claires de partenariat entre les hôpitaux et l'industrie pharmaceutique pour la réalisation de protocoles cliniques. Aussi faut-il initier et mettre en place un Plan national cancer consensuel (Etat, professionnels de la santé, associations de patients... ), fondé sur des objectifs clairement définis, des échéanciers précis et une instance d'évaluation (par exemple un Institut algérien du cancer) qui soit, en même temps, une structure d'expertise et de ressources chargée d'impulser de nouvelles orientations et actions dans tous les domaines depuis l'épidémiologie, la prévention, les soins, la formation, l'innovation et la recherche. Par ailleurs, cette structure devra être un pôle de référence, exerçant au niveau national, une mission de conseil auprès des autorités sanitaires.