A Constantine, les nuits sont particulièrement glaciales depuis quelques semaines. Les températures nocturnes oscillent entre -2 et -3°, et celles diurnes ne dépassent pas 1°. Hier, le mercure affichait 0° pendant la journée. Un temps à ne pas mettre un chien dehors ! Pourtant, ils sont nombreux ceux qu'on appelle les SDF, que n'abrite pas un toit chaleureux et accueillant. Des hommes, mais aussi des femmes, bravant les affres d'un hiver exceptionnellement rigoureux, passent leurs nuits recroquevillés à l'entrée des immeubles et autres coins plus ou moins couverts, à l'exemple des arcades au centre-ville, les gares routières et ferroviaires. Enveloppés dans de vieilles couvertures et autres hardes, ils veillent toute la nuit, la peur au ventre, à l'exemple de cette quinquagénaire que personne ne connaît et qui passe, depuis un mois, toutes ses nuits assise à l'entrée d'un immeuble du centre-ville. Du côté de la direction de l'action sociale (DAS), un responsable au service d'observation de milieu ouvert (Soemo), nous dira que des brigades spéciales composées d'éléments de la DAS, de la sûreté urbaine, de la Protection civile, de la santé (hôpital psychiatrique), et d'un membre de l'APC, sillonnent, de jour, la ville et les structures de voyage, depuis un mois, traquant les sans-abri, qu'ils ramassent et acheminent vers le centre d'accueil, Diar Errahma, ou vers l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Djebel El Ouahche, pour les cas présentant des troubles mentaux. Durant cette opération, notre interlocuteur nous informe que onze personnes, des deux sexes, ont été remises au centre d'accueil susmentionné. Néanmoins, vu le froid exceptionnel qui s'est abattu dernièrement sur la région, les mêmes services coordonnés entreprendront dès aujourd'hui, et jusqu'au 10 février prochain, une tournée nocturne pour diriger les sans-abri vers les structures citées plus haut. «Ces personnes ne restent pas longtemps dans les structures d'accueil, nous n'avons aucun moyen de pression face au vide juridique. Aussi, cette opération se fait dans un cadre humanitaire, car ces sans-abri risquent à tout moment de mourir de froid», indique un responsable du Soemo.