La nouvelle station d'eau potable, qui alimente les villages du versant est de la commune d'Aït Yahia Moussa, est, depuis plusieurs semaines, amoindrie d'un forage. Ce dernier, situé dans la rive de Kentidja et inauguré le 1er novembre dernier, a été fermé par le propriétaire du terrain où il a été réalisé. Pour libérer l'ouvrage, le citoyen contestataire réclame à l'Algérienne des eaux (ADE) le recrutement de ses deux fils. Rencontré sur les lieux, le fils de ce citoyen dira que sa famille « ne demande aucune indemnisation sur le terrain, mais, en guise de récompense, nous voulons que l'ADE nous accorde, à mon frère et moi, les deux postes de gardiennage ». Pour cela, il affirme que leurs dossiers ont été déposés au niveau de l'ADE, unité de Tizi Ouzou, avant même la fin des travaux de réalisation. Par la suite, « nous avons été orientés d'un service à l'autre, entre l'ADE et la direction de l'hydraulique de la wilaya sans qu'aucun responsable tranche cette question ». Les propriétaires de ce terrain, où un autre forage est en cours de réalisation, n'ont procédé à la fermeture de la source d'eau qu' « après avoir constaté que l'ADE avait déjà affecté un autre agent au poste réclamé ». Ils comptent ainsi « hypothéquer » cette infrastructure jusqu'à ce que leur revendication soit satisfaite. Il y a quelques jours, l'accès au site a été refusé même aux services de l'ADE qui étaient venus réceptionner l'ouvrage. Les responsables de cette entreprise, de leur côté, affirment qu'« aucune décision ne peut être prise pour le moment tant que cette infrastructure n'a pas été réceptionnée », tout en souhaitant l'assainissement de la situation avant la prise en main de ce forage. Pour le recrutement des deux jeunes réfractaires, l'ADE ne trouve pas d'inconvénient si les postes budgétaires viennent à être débloqués. En somme, ce statu quo ne fait qu'handicaper la population des villages Iâllalen, Ilounissène, Tizra Aïssa, Aït Ahouelhadj et Ighil Elbir où plusieurs foyers demeurent sans eau depuis plusieurs jours. La coordination des comités des villages en question multiplie des démarches auprès des services concernés pour venir à bout de ce blocage. « Nous demandons l'intervention des autorités pour mettre fin au calvaire de la population », dira un membre du comité de village d'Iâllalen. Le P/APC d'Aït Yahia Moussa, ayant été saisi par les représentants de la population, affirme qu'il tentera d'intervenir auprès des services concernés, à savoir l'ADE et la direction de l'hydraulique bien que « la gestion des stations d'eau ne relève pas des prérogatives de l'APC ».