La région d'Aït Yahia Moussa, qui a souffert des années durant du sempiternel problème d'eau potable, vient de bénéficier de deux projets de grande envergure. En effet, le premier est destiné pour alimenter les villages situés dans le versant Est, à savoir Iaâllalen, Ighil l'Vir ainsi que de nombreux hameaux. Après deux ans de travaux, les forages et les stations y afférentes ont été finalement mis en service le premier novembre dernier. “Enfin, je peux dire que ces villages ne souffriront plus de ce manque d'eau, car le débit des forages réalisés à Kantidja est très important”, nous a signalé l'administrateur communal en marge de la réception du projet par le wali de Tizi Ouzou. Le deuxième projet, d'une enveloppe financière de vingt-six milliards de centimes, va toucher, lui, plus de quinze mille habitants allant de Tachtiouine en passant par Ivouhrène, Aït Attela jusqu'à Tafoughalt. Dans cette région du versant Ouest, la citerne d'eau potable coûte jusqu'à mille cinq cents dinars. En hiver comme en été, les citoyens sont privés de ce liquide ô combien précieux. En dépit de ce manque, il est à signaler que l'Algérienne des eaux met quotidiennement ces derniers mois, à la disposition des responsables locaux, de l'eau que l'APC distribue au moyen de ses camions-citernes dans les villages du versant Ouest, à l'exception des habitants de Tafoughalt qui ont souffert plus que les autres car l'eau n'arrive, dans les robinets des habitants habitant dans un périmètre très restreint (un quart de la population), que rarement. “Dernièrement, nous avons été privés d'eau pendant tout un mois. Et cette situation, nous avons l'habitude de la vivre régulièrement”, nous a déclaré un citoyen du village parmi ceux qui ont la chance de profiter de cette petite quantité. Quant aux quartiers d'Aït Abdellah, d'Aït Salem, d'Iaâzavène, pour ne citer que ceux-là, cette denrée n'a pas coulé des robinets des bornes-fontaines depuis des années. D'ailleurs, la population de ce village, l'un des plus importants de la commune avec cinq mille habitants, craint que ce projet ne l'atteigne pas dans sa totalité. “Si le réseau de distribution interne n'est pas refait, il n'y aurait aucun espoir de bénéficier de ce projet. C'est un réseau entièrement vétuste qui ne répond plus à la répartition des habitations sur le village. Le réseau existant a été conçu pour la population de 1974. Aujourd'hui, le nombre d'habitants est multiplié par cinq. Pour que ce problème soit solutionné définitivement, il faudrait que les responsables inscrivent la programmation d'un réseau de distribution à l'intérieur du village”, nous a déclaré un représentant du comité de village. Actuellement, les travaux d'adduction d'eau potable vers le réservoir d'Iaâzavène sont à l'arrêt pour des raisons que l'on ignore. Alors que l'acheminement de ce liquide vers le réservoir de Bouziri n'est même pas lancé. En tout cas, les habitants de Tafoughalt ne sont pas encore convaincus que ce projet mettrait fin à leur calvaire si les appréhensions précitées n'étaient prises en compte, notamment l'inscription d'un projet de réalisation d'un réseau de distribution intérieur qui répondrait à la répartition des habitants actuelle. O. Ghilès