La version marocaine de «Pékin Express» redémarre bientôt. Après le succès qu'a connu la première édition (été 2011), la chaîne 2M tient le bon filon pour réunir les spectateurs qui se lassent de Nessma TV et des autres chaînes de la région. L'animateur vedette, Hicham Masrar, revient sur cette success-story et les nouveaux goûts télévisuels du Grand Maghreb. - C'est une première pour une télévision maghrébine de proposer un projet aussi important. Comment l'idée a-t-elle germé ? Il y a peu d'émissions de télé-réalité sur les chaînes maghrébines. 2M a eu l'idée de réaliser une telle émission pour répondre à ce besoin grandissant, et c'est pour cette raison qu'elle a racheté les droits de «Pékin Express», la plus grande émission d'aventure télévisuelle. 2M se veut une chaîne ouverte sur les cultures du monde, cette émission renforce ce principe. L'émission constitue un voyage exceptionnel pour découvrir plusieurs hauts lieux historiques et d'autres cultures dans d'autres pays africains. - Sur quelles bases les candidats ont été sélectionnés ? On s'est basé dans notre casting sur un critère très important : l'histoire qui caractérise un binôme, et qui le distingue d'un autre. Si vous avez vu le premier épisode de «Dakar Fès Express», vous allez découvrir que chaque binôme a sa propre histoire. Il y a toujours une argumentation derrière nos choix. Par exemple : Mohamed et Amine sont deux amis étudiants qui veulent prouver qu'ils peuvent réussir quelque chose dans leur vie malgré «un premier échec» dans leurs études. Ils représentent une large tranche de la jeunesse marocaine. Leur façon rigolote peut leur servir pour aller loin au cours de cette aventure. Je citerai également l'histoire du couple marié. Comme la plupart des couples, après dix années de mariage, l'amour commence à s'effondrer face à des disputes qui se répètent tout le temps. La solution pour eux, c'est de passer à une expérience qui pourrait renforcer leurs liens, mais pas si facile avec un mari macho et nerveux. - Quelles ont été les difficultés rencontrées tout au long de la réalisation de «Dakar-Fès Express» ? On avait quelques problèmes avec le climat et avec les déplacements. D'un village à un autre durant un mois de tournage, nous avons parcouru 5000 km de Dakar à Fès et c'était difficile pour une équipe composée de plus d'une centaine de personnes ! A chaque fois, il y'en avait une qui tombait malade. Surtout les caméramen mobiles qui couraient tout le temps derrière les candidats et se fracturaient un pied ou autre chose. Malgré toutes ces difficultés, on a pu arriver à Fès grâce à une grande volonté de la part d'une équipe professionnelle. - Pensez-vous que la télévision manque de ce genre d'émissions ? Si oui, comment y remédier ? Je pense qu'on manque d'émissions de télé-réalité au Maroc et au Maghreb. A condition de ne pas faire des émissions de télé-réalité sans but précis comme celle où on trouve plusieurs personnes enfermées dans un loft… - Avez-vous eu de bons retours après la diffusion de l'émission ? Effectivement, et c'est important pour une première diffusion. 2M a mis les moyens pour lancer le concept. Les autres médias ont joué le jeu et ont suivi le parcours, au jour le jour, des candidats. Finalement, plus de 3 millions de Marocains ont regardé l'émission, leur nombre augmentait tout au long de l'aventure. - Pensez-vous déjà à «Dakar-Fès Express» 2012 ? Tout à fait. Ce projet s'inscrit dans la continuité. Je crois qu'on est sur le bon chemin, et il y aura certainement un «Dakar-Fès Express» 2012 dans un autre pays, et pourquoi pas sur un autre continent ?