Plus grosse que la Terre d'environ 50%, une nouvelle planète, se trouvant à la bonne distance de son étoile, a été découverte. La découverte d'une nouvelle exo-planète potentiellement «habitable», la quatrième depuis un an à entrer dans cette catégorie, montre que ces planètes hors du système solaire seraient fréquentes, selon des astrophysiciens. «Cette planète-rocheuse est la nouvelle meilleure candidate pour maintenir l'eau liquide à sa surface et, peut-être, y abriter la vie telle que nous la connaissons», a expliqué, jeudi, Guillem Anglada-Escudé, qui travaillait à la Carnegie Institution à Washington, quand il dirigeait l'équipe internationale d'astronomes qui l'a détectée. Cette exo-planète (GJ 667Cc) tourne autour d'une étoile baptisée GJ 667C, située à environ 22 années lumière de la Terre (une année lumière équivaut à 9460 milliards de kilomètres). Elle boucle son orbite en 28 jours et est environ 50% plus grosse que la Terre. La planète se trouve à la bonne distance de son étoile, une «naine» moins chaude que notre soleil : les températures n'y sont ni trop chaudes ni trop froides, ce qui permet à l'eau de rester à l'état liquide à la surface. Mais comme la planète se trouve plus près de son étoile, les températures y sont clémentes et la luminosité similaire à celle de la Terre. Mais on ne sait pas si cette exo-planète possède une atmosphère. Son étoile, qui appartient à un système stellaire comprenant au total trois étoiles, ne paraît pas propice à la présence dans son orbite d'une planète rocheuse potentiellement habitable. «Malgré cela, nous avons trouvé cette exo-planète de type terrestre autour de cette étoile pauvre en métal et qui sont les plus courantes dans notre galaxie (la voie lactée)», ajoute-t-il. Cette découverte montre que des planètes potentiellement habitables peuvent se former dans une plus grande variété d'environnements qu'on ne le pensait jusqu'ici, notent les auteurs de cette découverte publiée dans les lettres du Journal d'Astrophysique. Le manuscrit est aussi accessible en ligne sur le site arxiv.org/archive/astro-ph. «Avec l'arrivée d'une nouvelle génération d'instruments, les chercheurs pourront scruter un grand nombre d'étoiles naines de la même catégorie pour découvrir des planètes habitables similaires», prédit Guillem Anglada-Escudé, professeur à l'université de Göttingen (Allemagne). «Un jour, on pourra aussi chercher des signatures spectroscopiques de la vie dans un de ces mondes, comme la présence d'oxygène et d'eau», juge-t-il. Selon lui, «on trouvera une planète sœur de la Terre dans cette zone proche de notre système solaire avant la zone beaucoup plus lointaine scrutée par Kepler», le télescope américain chasseur d'exo-planètes lancé en 2009. Des astronomes français avaient été les premiers, en mai 2011, à pouvoir confirmer la première exo-planète (Gliese 581d) «potentiellement habitable».