Le lancement d'un bulletin météorologique spécial (BMS) par l'Office national de la météorologie (ONM) le 29 janvier 2012 n'a pas été suffisant pour éviter des catastrophes – rupture des approvisionnements en gaz butane, routes coupées, effondrement d'habitations, coupures d'électricité. Une question se pose : ce BMS était-il suffisamment détaillé et les autorités ont-elles pris toutes les dispositions pour éviter les drames ? Depuis quelques années, l'ONM émet régulièrement des BMS attirant l'attention des autorités et de la population en général sur les bouleversements climatiques qui peuvent survenir. Il est émis chaque fois que les conditions météorologiques sont plus ou moins sévères sur le plan pluviométrique, température, vent et neige dans une région donnée. Il faut savoir qu'il est diffusé à l'ensemble des structures et organismes chargés de la prévention (Protection civile) et de la sécurité publique (Gendarmerie nationale, DGSN), mais surtout distribué aux médias pour une large diffusion. Généralement, l'ONM utilise le canal de l'APS qui l'envoie aux journaux abonnés au fil. Pour les citoyens, il s'agit de prendre les précautions de sécurité et de réduire leurs déplacements. Pour les autorités, il s'agit plutôt de prendre les dispositions nécessaires pour intervenir en cas d'événement fâcheux. Dans ce cadre, les services de la Gendarmerie nationale avaient élaboré un plan spécial pour cette situation exceptionnelle que traversent certaines wilayas du pays, invitant les citoyens à appeler le numéro vert gratuit – 1055 – pour signaler tout accident ou demander de l'aide. En finalité, le BMS est établi pour que chacun prenne ses responsabilités en fonction de son niveau de vulnérabilité, évitant ainsi d'être exposé aux risques et dégâts. Peu d'anticipation Les agents de la Protection civile sont en état d'alerte. Les moyens humains et matériels ont été mobilisés pour parer à toute éventualité. Les radios locales ont été mises à contribution. Des messages appelant la population à la vigilance ont été lancés. Si les BMS ne sont pas prise en compte, l'ONM décline toute responsabilité en cas de catastrophe. En effet, son rôle est d'observer, d'analyser, de prévoir avec un degré de fiabilité des prévisions qui reste honorable. Autant dire que la balle est dans le camp des autorités centrales et locales, qui doivent prendre des mesures pour éviter le pire. L'Etat se doit d'engager des actions de prévention, d'anticipation, de prospective des situations de sinistre et de gestion des catastrophes. Les autorités locales se trouvent en première ligne en cas de catastrophe et doivent donc être en mesure d'y faire face le mieux possible. Après chaque nouvelle élection, il est donc nécessaire de prendre le temps de leur expliquer la problématique et de leur dispenser un minimum de formation. Il est nécessaire de planifier les actions à mener en situation d'urgence, de manière à faciliter la mobilisation rapide et la coordination des compétences et des moyens nécessaires. Malheureusement, l'expérience révèle de manière unanime que les autorités locales sont confrontées à de nombreuses difficultés induites, entre autres, par un manque d'information mais aussi par des moyens trop limités pour mettre en œuvre les actions nécessaires.