Les émeutes sont de retour dans nos villes et nos villages. Ces émeutes ne sont ni celles de l'électricité, ni du logement, ni de l'eau, encore moins celles du chômage. Ce sont les émeutes de la pluie. Une pluie qui, en plus des dégâts qu'elle a causés, a engendré une révolte populaire à travers plusieurs régions du pays. En cette fin du mois de novembre pluvieuse, des citoyens sont sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement face à l'inaction et au laxisme des autorités locales dans la gestion des conséquences des dernières pluies. Des routes coupées, des villages inondés, des oueds débordés et des maisons effondrées résument le bilan de ces intempéries annoncées dans le Bulletin météo spécial (BMS) que les services de la météorologie ont pris le soin de diffuser largement. Une manière d'attirer l'attention des autorités et de la Protection civile pour leur permettre d'anticiper et de prendre les mesures nécessaires dans ce genre de situation. Si les éléments de la Protection civile se préparent pour de telles situations en dépit de leurs maigres moyens, du côté des APC, la situation est gérée autrement. Avec une irresponsable désinvolture. Les responsables locaux sont carrément absents sur le terrain, d'où le mécontentement des populations. Investir la rue est devenu le seul moyen pour les citoyens afin d'exprimer leur colère face au laxisme des responsables locaux. Un laxisme de plus en plus pesant d'autant qu'il est né d'un autre laxisme, à savoir l'application des lois régissant l'urbanisme notamment. Quid de la police de l'urbanisme ? Quid aussi des plans d'occupation des sols (POS) ?Au fil des ans, des constructions anarchiques se sont accumulées à travers nos villes et nos villages aux abords et sur les lits des Oueds ainsi que sur des terrains présentant de hauts risques avec la bénédiction des APC. Voilà les conséquences aujourd'hui. N'a-t-on pas tiré les leçons de la catastrophe de Bab El Oued en 2001 et des inondations de Ghardaïa en octobre 2008 ? Deux évènements dont la prise en charge des conséquences ont coûté très cher à l'Etat faute d'anticipation. Une défaillance qui refait surface régulièrement, particulièrement en période hivernale. Preuve en est, les avaloirs sont souvent nettoyés tardivement. L'opération intervient dans la majorité des APC en pleine saison des pluies alors que l'entretien devrait se faire bien avant. Ce n'est qu'un petit exemple mais il dévoile amplement la faible importance accordée par nos élus à la gestion de nos cités qui souffrent d'une multitude de maux. C'est à partir de la négligence des petits détails liés à la prise en charge des préoccupations des populations que s'accumulent les difficultés au niveau local. S. I.