La gestion de la crise due aux dernières intempéries par les autorités locales de Bouira laisse à désirer. Le manque flagrant de moyens a fait que les pouvoirs publics n'accomplissent pas leur mission de prise en charge du citoyen. Sinon, comment expliquer que cinq jours après le début des intempéries, des dizaines de villages se trouvent toujours otages par la neige ? Hier encore, les habitants de la commune de Z'barbar, à plus d'une vingtaine de kilomètres au sud de Lakhdaria, étaient dans l'impossibilité de sortir. La route, qui a été partiellement ouverte avant-hier, pendant près de deux heures, est de nouveau coupée par la neige. Les citoyens paniquent. Un habitant de cette région a affirmé que les denrées alimentaires se font rares. Le lait n'est plus sur les étals depuis une semaine. «Même le lait en poudre est introuvable au niveau de la commune», dit-il. Idem pour les communes de Guerrouma, Maâla et Boukram. Les engins de déneigements peinent à désenclaver les villages. Outre l'enneigement et la pénurie de gaz butane, près de 4200 foyers sont privés d'électricité depuis le début des intempéries à Boukram, Guerrouma, Bouderbala et dans quatre localités de Kadiria. Dans les autres communes rurales, notamment à Ath Lâaziz, Saharidj, Aghbalou et Ath Rached, la situation ne s'est toujours pas améliorée. «Au village, la couche de neige a atteint près de 80 cm. Tout est bloqué depuis vendredi dernier. Je suis contraint de parcourir près de 12 km à pied pour aller chercher du pain au chef-lieu de wilaya. Je crains que la situation perdure», souligne un villageois originaire d'Ath Lâaziz. Si au chef-lieu de wilaya la vie reprend son cours normal, dans les villages de montagne, ils grelottent de froid et ont peur que le climat ne se gâte davantage. Cependant, la question des moyens est de nouveau posée. D'aucuns s'interrogent sur le manque de vigilance des autorités qui ne se sont pas préparées à ce genre de situation. Pourtant, en 2005, pareille situation avait été vécue, plusieurs communes ont été isolées pendant plusieurs jours. «Pourquoi ne veut-on pas doter les communes situées dans les montagnes de chasse-neige ? Cela aurait certainement aidé les populations et permis d'ouvrir les routes. Les responsables locaux ne retiennent pas la leçon. En 2005, la neige a tenu en otage les villageois pendant près de 10 jours. Six ans après, on est confrontés au même problème, le manque de moyens», s'indigne-t-on. Par ailleurs, les élèves n'ont pas rejoint leurs classes. Si dans les villes, la direction de l'éducation a décidé de reporter les cours, dans les villages enneigés, les écoliers ne peuvent pas sortir de chez eux et ce congé forcé risque fort de perdurer.