Dix-neuf ans (1993-2012) séparent ces deux dates marquantes de l'histoire du football zambien. Retour en arrière. En mai 1993, l'équipe nationale de Zambie est en route pour le Sénégal qu'elle doit affronter dans le cadre des éliminatoires de la CAN 1994 qu'allait organiser la Tunisie. Les Chipolopolos prennent place dans un avion militaire qui fait escale à Libreville. Lorsqu'il reprend son vol au petit matin, il s'abîme en mer deux minutes après son décollage. La capitale du Gabon se réveille en sursaut. La nouvelle fait rapidement le tour du monde. Comme l'avion de Manchester United qui s'est écrasé à Munich en 1958 au retour d'un match de coupe d'Europe en ex-Yougoslavie, celui qui transportait l'équipe nationale de Zambie a connu le même sort, avec à la clé un dramatique bilan. Toute l'équipe de Zambie était décimée… sauf sa vedette de l'époque, Kalusha Bwalya qui est resté à Eindhoven (Hollande) et a eu la vie sauve. Huit mois plus tard, janvier 1994, la Zambie est arrivée à Tunis avec une formation complètement rajeunie qui a réussi l'exploit d'atteindre la finale qu'elle a perdue (0-2) face au Nigeria de Rachidi Yekini. 19 ans plus tard, la Zambie se prépare à disputer sa troisième finale en CAN devant le super favori de la compétition, les Eléphants de Côte d'Ivoire. Il y a 3 jours, les Chipolopolos sont allés se recueillir sur la place la Sablière où s'est écrasé l'avion militaire zambien en 1993. Depuis, les footballeurs zambiens, toutes générations confondues, n'ont cessé de vivre avec ce douloureux souvenir. Alors, les joueurs d'Hervé Renard voudraient bien honorer leurs défunts aînés en s'imposant devant la Côte d'Ivoire ce soir à Libreville. Les Ivoiriens eux aussi rêvent d'une victoire finale pour faire oublier aux citoyens ivoiriens les affres qu'ils vivent depuis quelques années. De toute façon, cette finale sera, probablement, le baroud d'honneur d'une génération conduite par Didier Drogba, mais qui, malheureusement, n'a rien gagné. François Zahoui, le coach local, ancien international, a des certitudes. Son équipe repartira du Gabon avec le trophée continental que tous les Ivoiriens attendent dès demain à Abidjan. La présence du président ivoirien, Alassane Ouattara, galvanise les Eléphants et ses milliers de supporters qui ont débarqué à Libreville. Zambie-Côte d'Ivoire est une finale ouverte. Hervé Renard adore jouer ce type de match où son équipe n'est pas donnée favorite. Et si la Zambie faisait encore un pied de nez à la logique, après l'exploit contre le Ghana. C'est dans ses cordes. Les Eléphants sont avertis. La finale ne sera pas de tout repos.