Les praticiens (professeurs, maîtres de conférences, maîtres assistants, docents et résidents) du Centre hospitalier universitaire Saâdna Abdenour de Sétif ont observé, mercredi matin, un sit-in devant la direction générale de l'hôpital. La non-perception des salaires depuis décembre 2011 est la principale cause de leur mouvement. «Tout travail mérite salaire, malheureusement le corps médical du CHU de Sétif, qui est empêtré dans d'inextricables problèmes, n'a pas perçu le moindre centime depuis décembre dernier. En plus des mauvaises conditions de travail qui altèrent la prise en charge du malade, on ne nous paye pas à temps. Au lieu de nous donner des explications, l'administration, qui s'est distinguée par le mépris, observe un silence radio. Cette histoire de salaire est la goutte qui a fait déborder un vase trop plein. Pis encore, l'arrivée de 70 nouveaux praticiens de rang magistral, dont un professeur en neurochirurgie devant booster aussi bien la prise en charge des malades que la formation des étudiants en médecine, est un non-événement pour les responsables de l'hôpital et de la wilaya. Ces derniers n'ont pas l'effort nécessaire pour loger ces spécialités. Si la wilaya n'en dispose pas, elle peut louer des appartements comme elle on l'a fait à Tizi Ouzou. D'autant plus que ces spécialises viennent des quatre coins du pays», indique le professeur Soualili, un des représentants du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu). Le sit-in de protestation a été décidé lors de l'assemblée générale tenue mercredi matin. Les mauvaises conditions de travail (rupture de stocks de médicaments obligeant les praticiens à renvoyer aux calendes grecques bon nombre d'opérations chirurgicales), le déficit en équipements bureautiques, le non-renouvellement de l'abonnement internet depuis des mois sont les autres causes de la colère générée par un malaise profond dans lequel se morfond un hôpital ne répondant désormais plus aux besoins des patients de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants. «Nous profitons de l'opportunité pour dénoncer certains lobbys qui font tout pour priver Sétif d'un deuxième CHU. A l'attention des décideurs qui ont donné leur feu vert pour Constantine, Batna, Tizi Ouzou et Tlemcen, le vieil hôpital de Sétif construit en 1939 par les colons est dépourvu de bon nombre de services vitaux que nécessite une infrastructure digne d'une grande agglomération. Il ne faut pas avoir peur des mots : le CHU de Sétif est le parent pauvre du système de santé national», souligne un autre syndicaliste, pointant du doigt le ministère de la Santé.