Pour les praticiens, il est inadmissible qu'un établissement d'une telle envergure fonctionne avec des moyens dérisoires. Les maîtres-assistants, docents et professeurs du centre hospitalo-universitaire (CHU) Saâdna Abdenour de Sétif, faisant face à moult problèmes socio- professionnels, maintiennent la pression, d'autant plus que les difficultés soulevées ces derniers temps ne sont toujours pas réglées. A cet effet, une assemblée générale s'est tenue, hier, au niveau de l'auditorium de la direction des activités pédagogique et médicales (DAPM) de l'établissement. Les hospitalo-universitaires ont, durant leur conclave, débattu des questions du logement, de la future loi sanitaire et des mauvaises conditions de travail. «Il est vrai que le problème relatif au désistement des logements de fonction est en voie de règlement, mais la question des nouvelles attributions demeure posée. La direction du CHU qui compte ouvrir plus de 106 postes budgétaires ne doit pas négliger le facteur logement, à l'origine du départ de nombreux spécialistes, qui ont laissé un grand vide dans beaucoup de services. Contrairement à l'université, le CHU n'a bénéficié d'aucun logement depuis quatre ou cinq ans», précise le docteur Hamadouche président du syndicat des maîtres-assistants. Le professeur Soualili, représentant des docents et des professeurs, abonde dans le même sens en déclarant: «Nous profitons de la rencontre pour éplucher les différents points relatifs à la future loi sanitaire. Avant cela, nous devons, une fois de plus, mettre sur le tapis les déplorables conditions de travail. Les problèmes de gants, de fil chirurgical et bien d'autres, sont toujours posés. Notre dernier cri de détresse n'a malheureusement trouvé aucun écho. Et dire que les patients pâtissent à cause de ces innombrables manques qui affectent considérablement le rendement des équipes». Et d'ajouter: «Trouvez-vous normal que le SAMU du CHU de Sétif, en charge de la couverture sanitaire de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants, fonctionne avec une équipe restreinte et uniquement deux ambulances, alors que celui de Batna tourne avec plus de dix véhicules et une armada de médecins et de paramédicaux?» Notre interloccuteur dénonce le manque de contacts humains entre praticiens et administration du CHU, ainsi qu'avec les autorités locales. «Pour constater dans quelles conditions les malades sont pris en charge, je voudrais bien accueillir un responsable au service, au delà de 19 h», conclu le chirurgien qui n'a pas raté l'occasion pour lancer un S.O.S., sachant que le CHU va de mal en pis.