Les plantations d'oliviers, qui occupent 28 066 hectares de la superficie agricole de la wilaya de Tizi Ouzou, ont subi des pertes considérables dues à la tempête de neige qui continue de sévir en haute montagne. Dans les zones où se concentre cette culture qui fait vivre de nombreuses familles kabyles, le constat est effarant. En faisant un saut dans son champ, au village d'Agraradj, dans la commune d'Aghribs, Dda Saïd, un sexagénaire, a indiqué avoir été très ému lorsqu'il a découvert ses quelques oliviers ployant sous le poids de la neige. «Des branches entières, des oliviers séculaires pour certains, ont carrément cédé. J'ai eu vainement tenté de les secouer pour les débarrasser des quantités de neige accumulée sur plusieurs centimètres sur les branches, les flocons tombaient drus et sans interruption pendant des heures», dit, dépité, ce paysan. Pour renouveler son oliveraie, ce paysan a souhaité que l'Etat pense à aider ces agriculteurs qui vivent en majorité de leurs produits. Un autre citoyen de Aïn El Hammam a affirmé : «Nous avons observé, dans nos champs et même aux abords des pistes, que des arbres ont été carrément déracinés à cause des éboulements et des glissements de terrain. Des oliviers ont été dévastés sous le poids de la neige. Il suffit de faire un tour dans les oliveraies pour se rendre compte de l'étendue des dégâts.» Même constat dans la commune de Tizi Rached, une région typiquement agricole. Interrogé, un agriculteur de cette localité fait part de sa crainte de voir «le développement de maladies à cause de la baisse des températures qui nuit aux plantations. J'ai déjà eu à constater plusieurs branches à terre et des arbres, notamment des oliviers, qui ont plié sous le poids de la neige». Un bulletin agro-météorologique, émis la semaine dernière par les services agricoles, à destination des fellahs, indique qu'un des impacts de la baisse des températures est «la baisse de l'évapotranspiration, une condition favorable au développement des maladies. Les fortes gelées provoquent, aussi, le ralentissement de la croissance végétative». Ainsi, la réduction, chaque année, du patrimoine oléicole de la wilaya de Tizi Ouzou que ce soit par le feu ou par la neige, risque d'affecter les 27 000 oliviers qui produisent une moyenne de 10 000 litres par an. «Pour le moment nous n'avons aucune estimation statistique des pertes induites par les chutes de neige. Les conditions météorologiques ne sont pas propices pour effectuer des sorties sur le terrain afin d'évaluer ces pertes. Mais nous avons pu le constater dans les localités avoisinantes et à travers les échos qui nous sont parvenus ; il y a eu des pertes sur l'arboriculture», a affirmé le directeur de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou, M. Boulariah. Le même responsable, qui appréhende des dégâts dans d'autres filières, dont l'apiculture, a informé que la prise en charge des dégâts que nous aurons à recenser s'effectuera à travers les différents mécanismes d'aide aux fellahs, proposé dans le cadre du projet de proximité de développement rural Intégré (PPDRI).