«Entre 40 et 50% de la superficie des vergers situés en haute montagne ont été endommagés» Près de 50% des oliveraies de montagne de la wilaya de Tizi Ouzou endommagées par la neige. Les dernières pluies et neiges ont été accueillies avec joie dans la mesure où elles permettent de renforcer le système de production, notamment dans la filière céréalière, puisqu'elles sont arrivées à la fin de la campagne labours-semailles. Mais la joie des uns n'est pas partagée par les autres. Ces précipitations ont certainement des effets, positifs comme le renouvellement des nappes et surtout impacté l'arboriculture de montagne. Cependant, environ 50% des oliveraies situées en altitude dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont été endommagées par les fortes chutes de neige enregistrées dans la région ces derniers jours, selon un bilan provisoire de la direction locale des services agricoles (DSA). Le directeur de wilaya des services agricoles a indiqué qu'une première évaluation des dégâts occasionnés au secteur de l'agriculture par les intempéries fait ressortir qu'«entre 40 et 50% de la superficie des vergers situés en haute montagne ont été endommagés», précisant que ce taux se situe entre 10 et 20% pour la moyenne de montagne. M.Boussad Boulariah a précisé que l'impact de ces dégâts «est minime sur la récolte qui est pratiquement achevée, et sur l'arbre lui-même qui va se régénérer», ajoutant que le nombre des oliviers déracinés est «insignifiant» et ne dépasserait pas les 1%. La filière arboricole, a ajouté le DSA, a également enregistré de «légères pertes» au niveau des agrumes (des branches cassées et des fruits tombés sous le poids de la neige) et du néflier cultivé dans la vallée du Sébaou qui a entamé la floraison. Des bâtiments d'élevage ont subi des dégâts, notamment au niveau de la toiture. La première évaluation de la DSA fait état de l'effondrement de la toiture de 14 étables ayant causé la perte de trois vaches laitières appartenant à un éleveur et de celles de six hangars de stockage de fourrage et de matériels divers. Dix-neuf (19) poulaillers, dont quatre (4) pleins, ont été également touchés par l'effondrement du toit. Le problème de chauffage lié à la pénurie de gaz butane a causé, par ailleurs, la perte d'un nombre global de 13.300 poulets. M.Boulariah a également fait cas de la perte de nombreuses ruches ensevelies sous la neige. Le directeur des services agricoles a précisé que la neige, enregistrée ces derniers jours dans la wilaya, est plutôt bénéfique pour le secteur de l'agriculture, car permettant d'écarter le spectre de la sécheresse suite à l'absence de pluie durant le mois de janvier dernier. Il a ajouté qu'il compte introduire auprès du ministère de l'Agriculture une proposition pour l'octroi de soutiens aux agriculteurs touchés par ces intempéries. «Il s'agira notamment de deux formes de soutien, la première pour la taille de régénération des oliviers, et la seconde pour l'acquisition d'essaims d'abeilles pour le repeuplement des ruches. Les autres problèmes tels que l'effondrement de toitures, sont pris en charge dans le cadre des différents dispositifs de soutien mis en place par le ministère de tutelle», a-t-il expliqué. Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture a saisi cette opportunité pour renouveler l'appel aux fellahs et aux éleveurs pour s'inscrire aux assurances. «Et je lance de nouveau un appel à tous les opérateurs pour qu'ils s'inscrivent dans cette logique de modernisation des modes de production», a déclaré M.Ferroukhi qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale jeudi dernier. «J'insiste aussi sur les dispositifs d'assurance parce que nous ne sommes jamais à l'abri d'événements de tout ordre. Et nous avons beaucoup de produits d'assurance: pour les bâtiments, les assurances multi-péril», a-t-il rappelé à l'endroit des opérateurs dans le monde agricole. Cela étant, le bilan définitif et l'impact de ces intempéries sur l'agriculture n'ont pas encore été établis. «Il faut noter qu'il y a aujourd'hui une mobilisation générale et intensive sur le terrain pour évaluer. Ces derniers jours, on était beaucoup plus occupés à désenclaver les localités», a affirmé le secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Il a également indiqué que dans le cadre du désenclavement dans les zones de montagnes, «nos équipes, à travers les Conservations des forêts, ont été fortement présentes sur le terrain; et nous avons compté 250 équipes mobiles qui ont été à pied d'oeuvre pour apporter leur aide aux populations». Enfin, le même responsable a rappelé que son département a mobilisé un autre moyen d'intervention qui n'est autre que l'Eagr (Entreprise algérienne de génie rural) qui a mobilisé ses moyens dans l'opération de désenclavement et «nous continuons à développer cet outil pour avoir cette capacité d'intervention rapide dans les zones rurales, parce qu'il y a 7 millions d'Algériens qui vivent dans ces zones», a souligné M.Ferroukhi en conclusion.