Des recherches suisses ont démontré que la maladie est d'origine biologique, et qu'elle peut régresser avec un régime alimentaire abondant en vitamines, sels minéraux, acides aminés et acides gras, sans gluten et caséine. Parents d'enfants atteints d'autisme, médecins et autres bénévoles se sont rencontrés ce samedi au palais de la culture Malek Haddad pour débattre de cette pathologie définie comme un grave désordre neurologique caractérisé par un repli sur soi et une déconnection de l'enfant avec son entourage. Une parenthèse pour signaler que la prévalence de cette maladie est évaluée à 4 cas sur 1000 naissances, selon une source du ministère de la Solidarité nationale où l'on estime à 36 OOO le nombre de personnes qui en sont atteintes. Un chiffre revu aujourd'hui largement à la baisse, sachant que l'estimation portait auparavant sur 66 OOO malades. Organisée par l'association Wafa des parents d'enfants en difficulté mentale, en partenariat avec l'association suisse ASCOVA, le club El Djoussour de Constantine et le Lions club international, cette rencontre aura permis, selon la présidente de l'association Wafa, Badia Boufama, d'apporter les derniers éclairages sur cette maladie qui affecterait trois fois plus de garçons que de filles. Une tâche confiée à Francis Wright, président de l'association suisse ASCOVA: Association solidarité constructive objectif vaincre l'autisme). Biologiste de formation et lui-même papa d'un enfant autiste, celui-ci s'est tout naturellement focalisé sur un thème traitant de l'autisme à travers l'approche biomédicale. Rejetant la théorie éculée selon laquelle l'autisme ne se soigne pas et qu'il serait dû essentiellement à une mauvaise relation entre la mère et l'enfant, le conférencier s'étendra sur les bienfaits de l'approche biomédicale, laquelle est fondée sur des recherches scientifiques récentes et dont la teneur démontre, selon l'intervenant, que des causes biologiques sont à l'origine de cette maladie. Il citera de ce point de vue les intoxications aux métaux lourds, aux pesticides, une intolérance à certains aliments, dont le gluten, ou encore la caséine qu'on trouve dans les produits laitiers. Ainsi, Francis Wright estime que dans le cadre de l'approche biomédicale, le protocole d'usage préconise des suppléments nutritionnels et des régimes particuliers où les enfants malades trouveraient en abondance des vitamines, des sels minéraux, des acides aminés, des acides gras, le tout excluant le gluten et la caséine. En marge de cette conférence, une dame, mère d'un enfant autiste, a tenu à remercier l'association Wafa pour la débauche d'énergie consentie pour venir en aide aux malades et à leurs familles et surtout souligner l'activité d'une structure de prise en charge mise à la disposition de cette catégorie de malades. Domiciliée à la cité des Frères Abbès, ce centre qui compte trois psychologues et deux éducatrices polyvalentes accueille, d'après la présidente de l'association, près de 25 enfants autistes dont une dizaine sont traités en ambulatoire. Quand aux autres enfants autistes, ils bénéficient d'une prise en charge permanente et quotidienne. Seul bémol, cette structure souffre malheureusement d'une trésorerie insuffisante et surtout de l'absence d'orthophonistes et de psychomotriciens, nonobstant le manque d'équipements spécifiques et de qualification du personnel en place. L'isolement dont souffrent les malades et les préjugés sont, par ailleurs, autant de facteurs aggravants qui plongent davantage encore les malades et leurs familles dans la marginalisation sociale.