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Enrico Macias, aujourd'hui, dans envoyé spécial (France 2)
« Je suis resté fidèle »
Publié dans El Watan le 09 - 02 - 2006

Envoyé spécial (France 2) diffuse ce jeudi à 21 h un film de Mohamed Sifaoui consacré à Enrico Macias qui boucle 43 ans de chanson. Enrico Macias a chanté partout, sauf dans certains pays islamiques et dans son pays natal, l'Algérie, qu'il rêve de retrouver avant sa mort.
Pendant six mois une équipe d'Envoyé spécial a suivi Enrico Macias à Istanbul, Ivry en région parisienne, en Egypte et en Israël. Mohamed Sifaoui dresse le portrait d'un homme simple, direct, à la sensibilité à fleur de peau. Dans ce film de 35 minutes, Enrico Macias, de son vrai nom Guénatias, né en 1938 à Constantine dans une famille de confession juive, parle du passé, de sa déchirure algérienne, mais aussi d'avenir, de tolérance, de fraternité et de paix.
Ambassadeur pour la promotion de la paix
" Moi, je dis qu'il n'y a qu'une seule race dans le monde, les gens qui ont du cœur ", dit celui qui a été élevé au rang d'ambassadeur spécial auprès du Secrétaire général des Nations Unies pour la promotion de la paix. La paix entre Palestiniens et Israéliens est une mission à laquelle Enrico se consacre tout entier depuis de longues années. En juin dernier, le concert que devait donner Enrico Macias à Ivry ( région parisienne), a été précédé d'un appel non signé au boycott émanant d'un groupe se déclarant propalestinien. Enrico maintient son concert. " J'ai pris l'engagement d'aller jusqu'au bout, au risque de ma vie, pour ne pas faire le jeu de ces gens-là qui pratiquent l'exclusion " De retour dans sa loge, une surprise l'attend. Un agent de sécurité retire de son cou un médaillon à l'effigie de l'Algérie et l'offre à l'artiste . " C'est pour moi ?", interroge, étonné, dit Enrico, les yeux en larmes ". Et l'agent de sécurité, d'origine algérienne : " Si quelqu'un touche à Enrico, il touche à la culture, à l'Algérie, c'est un enfant du pays. On est tous pour la paix ". Quelques jours après Enrico se rend en Egypte pour donner deux concerts, l'un à Alexandrie, l'autre au Caire. Son premier voyage en Egypte remonte à 1980, répondant à une invitation de Anouar Essadate qui venait de signer les accords de Camp David. " Le fait que je sois venu en Egypte et traité comme je l'ai été est une réponse magistrale à ce qui s'est passé il y a quelques jours à Ivry. Je ne comprends pas les amalgames que l'on fait entre les événements du Moyen-Orient et les problèmes des banlieues à Paris, des Juifs vivent dans les banlieues. Les minorités devraient s'unir. Quand on se divise de cette façon on fait le jeu du véritable danger qui est toujours l'extrême-droite ". On retrouve ensuite Enrico Macias en Israël. Jérusalem, " c'est sacré pour tout le monde ". Il se rend ensuite dans le quartier palestinien sans gardes, ni escorte. Puis il va retrouver Shimon Peres. L'histoire d'Enrico Macias est intimement liée à l'Algérie qui l'a vu naître et qu'il a dû quitter, un pays qu'il n'a pas cessé de chanter. " Je n'ai pas eu de jeunesse, la guerre a commencé quand j'avais 15 ans, un adolescent, on a vécu dans la peur de disparaître. La seule thérapie que j'avais, c'était jouer de la musique. " Il voulait être instituteur, mais il est très vite attiré par la musique, entre un père musicien et un oncle Raymond Leyris, un des maîtres du malouf, qu'il considère comme son père spirituel. A 15 ans il joue dans l'orchestre de Raymond Leyris. " C'est comme si à 15 ans je jouais avant-centre dans l'équipe du Brésil ou dans l'équipe de France championne du monde ! ". Raymond Leyris est tué en 1961. Son assassinat est attribué au FLN. Enrico Macias ne comprend pas : " Tonton Raymond était un pacifiste. Tonton Raymond ne faisait pas de politique, il était le représentant de la culture algérienne "... " Après cet assassinat, on est tous partis. "
" Mes valises étaient prêtes "
Enrico Macias atterrit en France avec une guitare et des souvenirs. A Paris il épouse Suzy la fille de Raymond Leyris. Et pour gagner sa vie il chante, devenant l'idole des pieds-noirs. Avec son père il anime aussi des soirées familiales et joue dans les cabarets. En France les pieds-noirs sont mal accueillis. " On se considérait comme Français, et le fait de quitter l'Algérie définitivement, on pensait qu'on allait être reçus en France comme des survivants, des rescapés. C'est tout le contraire, on était surpris par la position des gens vis-à-vis de nous. Bien sûr, j'ai connu des gens qui ont été fantastiques avec moi, mais la plupart nous avaient très mal reçus." Depuis 30 ans Enrico poursuit le rêve de retourner en Algérie et d'y chanter. Le réalisateur du film rappelle qu'après une invitation officielle en 2000, le président Bouteflika annule le voyage. « Finalement, les plus lésés c'est le peuple algérien et moi-même, les responsables se disent mes amis, c'est bien beau, mais à un moment donné il faut prendre des décisions. Moi, je ne veux pas aller en Algérie comme un simple touriste, je veux aller comme un enfant d'Algérie, en tant que chanteur, en tant qu'ambassadeur de l'ONU et en tant que Juif, je ne veux pas aller avec des restrictions quelles qu'elles soient, et puis si la réconciliation des enfants d'Algérie doit avoir lieu, il faut qu'elle se fasse avec tous les enfants d'Algérie, sans exception. " Suit une scène dans un taxi dont le conducteur est Algérien. " Tout le monde vous attend là-bas " dit ce dernier à Enrico Macias. Et celui-ci de répliquer : " Qu'est-ce qu'ils attendent pour me faire venir, mes valises étaient prêtes. " Et l'image nous montre Enrico Macias sur scène, chantant : "Je ne l'ai pas fait ce voyage et vous m'en barrez le passage, moi qui n'avait dans mes bagages qu'une mémoire et des images ". Puis Enrico reprend la parole : " Je fais une promesse au peuple algérien, avant ma mort je retournerai en Algérie quand même. " Et en chanson, " je suis resté fidèle ".


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