Guterres demande le retrait de l'armée sioniste du Liban "dans le délai convenu"    Commerce: intransigeance envers la spéculation et le monopole pour préserver la stabilité du marché    Agression sioniste: entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza    Manifestations de soutien aux Palestiniens à Londres à la veille de l'entrée en vigueur du cessez-le feu    Pétanque/concours national: la triplette de Tlemcen sacrée à El Oued    Réunion au Conseil de sécurité, jeudi sur les enfants de Ghaza    Un responsable sioniste annule les détentions administratives des colons illégaux    Plusieurs taxes et redevances instituées    La BRI en coordination avec la Sûreté de daïra d'Aïn Madhi : « Deux dealers ont été mis hors d'état de nuire »        La France cherche des sanctions à imposer à l'Algérie mais n'en trouve pas    Démantèlement d'un atelier clandestin de confection de bijoux en or    Ligue des champions : Le MCA arrache la qualification aux quarts dans la douleur    Le handball national face à ses objectifs    Coupe de la Confédération (Simba SC- CSC) : Le Mozambicain Celso Armindo au sifflet    Caravane de formation sur les opportunités d'investissement et d'entrepreneuriat au profit des jeunes    Récupération de 8 têtes de cheptel volées    Deux trafiquants arrêtés avec 3.660 capsules de Prégabaline    Vers la création de grands pôles spécialisés dans la culture de céréales et de maïs en grain    Comment faire pour lire plus de livres ?    Journée nationale de la commune: un nouveau système de gestion des collectivités locales en 2025    70e anniversaire de la mort de Didouche Mourad: conférence sur le parcours du chahid    Foot / Ligue des Champions (Gr: A - 6e et dernière journée) : héroïque en Tanzanie, le MC Alger qualifié en quarts de finale    Foot: clôture du Séminaire sur la gouvernance organisé par la CAF à Alger    Commerce: un programme proactif pour éviter toute éventuelle perturbation sur les marchés    Assainissement: traitement de près de 600 millions m3 d'eaux usées par an    La Coopérative Oscar pour la culture et les arts de Biskra commémore le 21e anniversaire de la mort du musicien Maati Bachir    Cancer de la prostate: le dépistage individuel seul moyen de prendre connaissance de la pathologie    Intempéries: plusieurs routes coupées en raison de l'accumulation de la neige    Le Caftan constantinois: un des habits féminins prestigieux incarnant l'authenticité algérienne    Chutes de neige sur les reliefs de l'ouest du pays à partir de samedi    Le Président Tebboune a reçu les responsables de médias    Le ministre présente ses condoléances suite au décès du Moudjahid Mohamed Hadj Hamou,    Frédéric Berger n'est plus    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de la République de Sierra Léone    Batna: la dépouille mortelle du moudjahid Lakhdar Benchaïba inhumée au cimetière d'Arris        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Enrico Macias
Portrait…
Publié dans Liberté le 01 - 08 - 2010

J'aime les chansons d'Enrico Macias. Je corrige : j'aimais. On s'étonne ? Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Oui, je les adorais. Il n'y a rien de bien original. Que celui qui n'a pas aimé à 15 ans Ah ! Quelles sont jolies les filles de mon pays lève la main. Soit il n'aime pas les filles, soit il n'aime pas son pays, n'est-ce pas ? Ici et là, on lève haut les mains. Messieurs, vous n'avez rien compris à la vie. Je vous plains d'avoir été vieux alors que
vous étiez jeunes. Futile le Macias, dites-vous ? Vous le laissiez aux ados énamourés qui aimaient se parfumer à l'eau de rose ? Bien. On encaisse le trait. Pour les énamourés que nous étions, chanter Macias à cet âge doré est une marque d'équilibre. Enfin, presque. Cela veut tout simplement dire qu'on a l'insouciance et la légèreté de cet âge. On ne naît pas vieux. Même si, ici et là, quelques spécimens prouvent le contraire. La maturité venant si on reste à Macias, les amoureux de Ferré et Brel ricaneront, ceux de Ferrat et de Brassens s'esclafferont. C'est là, où les uns et les autres, ceux qui se moquent de lui et ceux qui l'adorent, se rejoignent. Voilà Macias à “la Boule rouge”, sa cantine de Montmartre, fréquentée à l'occasion par Nicolas Sarkozy et le gratin politico-médiatique. C'est que la chair est bonne et typiquement maghrébine. On me présente le chanteur. L'homme est conservé mieux que ses chansons. Son regard noir “khôl” me rappelle celui de nos grands-mères qui portaient le haïk. Drôle de comparaison ? Je le concède. De ces femmes, Macias n'a que le noir des yeux et leur tristesse. Je m'attendais à une posture de star, je retrouve un septuagénaire qui gronde : “Pourquoi je ne peux pas rentrer en Algérie ? Pourquoi je ne peux pas aimer à la fois l'Algérie et Israël ? Pourquoi accueille-t-on à bras ouverts mon cousin Alexandre Arcady alors que moi, je suis persona non grata ! Le comble c'est qu'Arcady a même un pied-à-terre en Israël alors que moi, pas.” C'est clair : ces questions s'adressent à moi. Ai-je l'air d'un ambassadeur de la République algérienne ? Je ne suis ni en costume trois-pièces ni fumant le cigare, Havane de préférence. Je n'ai même pas de gourmette ni de dents en or. Pas ou peu de ventre. Aucun attribut d'un diplomate. Encore moins le salaire. Le sourire peut-être. Même pas. Mon sourire est niais, celui d'un diplomate est futé. Pourquoi, alors, suis-je soumis à la question ? Allez savoir ce qui se niche dans la tête d'un chanteur qui a célébré l'Etat sioniste dans ses chansons et ses marches. Je ne lui ai pas dit cela. Il n'aurait pas compris la différence qu'il y a entre un Juif et un Sioniste. Pour lui, c'est Enrico Macias, Macias Enrico. Aux nombreux pourquoi, je répondais par un timide : “Beaucoup d'Algériens aiment vos chansons !” Il a l'air surpris. Adouci, il sourit : “Je peux faire la promotion de l'image de l'Algérie. Je peux faire beaucoup, vous savez... Mais d'abord il faut que je rentre avec les honneurs. Pas en cachette comme un malpropre.” Entendez-vous Chérif Abbès gronder ? L'orage peut-être. À la place de Macias, j'exigerais la Garde républicaine, résidence d'Etat et voiture officielle. Et pour qu'il ne manque rien, on ramènera des majorettes. Impossible, elles n'existent pas en Algérie. On les ramènera d'Israël. Les trompettistes seront palestiniens. Bref, un beau carnaval. Je disais que j'aimais les chansons de Macias. Depuis,
j'adore cet homme qui ne craint pas de se mesurer à un pays. Folie des grandeurs ? Allons, allons, ne soyons pas excessifs. Il est chanteur. Après tout. Et d'un chanteur de variétés, il ne faut pas exiger la logique cartésienne d'un philosophe. Ni les paroles de Prévert. J'ai pris congé du chanteur sans attendre le dessert. J'aurais bien aimé l'écouter me chanter Malheur à celui qui blesse un enfant. “Mon ami qui m'a présenté l'artiste me murmure : Il est bien, Enrico,
hein ?” Je réponds : “Bien quand il chante.” Et j'ajoute in petto : “Il est même formidable. À condition qu'il ne parle pas.”
H. G.
[email protected]


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.