L'association pour l'aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie – Société algérienne de recherche en psychologie (SARP) – organise un colloque international autour de la jeunesse. «Jeunes, entre malaise de vie et projet de vie» est l'intitulé de ce colloque, qui se déroulera les 25 et 26 février à la salle de conférence Mohamed Belouizdad, au centre commercial du Hamma, à Alger. Cet événement verra la participation de nombreux sociologues, psychologues et autres professeurs, algériens et étrangers, notamment tunisiens, qui débattront de cette tranche d'âge à laquelle «sont aujourd'hui liés émeutes, harga, immolation, suicides…». «Ces jeunes interrogent le fonctionnement de la société en général : les parents mais aussi les institutions, toutes les institutions. On peut penser que la société algérienne, telle la mère cannibale dévore ses enfants, les rejette, les annihile», explique l'argumentaire du colloque. Et ce sont toutes les sciences sociales et humaines qui doivent être mobilisées afin de tenter d'apporter un éclairage à ces différents destins – pour certains autodestructeurs mais pas seulement – dans lesquels s'engagent les jeunes. «La psychologie, la psychanalyse énoncent que les adultes parents, s'ils sont protecteurs, contenants, suffisamment bons, se constituent en modèles identificatoires positifs qui donnent la force nécessaire pour affronter les aléas de la vie», souligne la SARP. A l'inverse, poursuit l'association dans son argumentaire, «des parents, des adultes défaillants, symboliquement absents – ce qu'il faudrait aussi questionner – entravent la structuration des assises identitaires et l'engagement dans un processus de vie progrédient. Mais cette discipline ne dispose pas de toutes les réponses et encore une fois le recours aux autres disciplines des sciences sociales est fondamental pour tenter d'éclairer, de penser quelques-uns des destins que s'attribuent ou que l'on attribue aux jeunes aujourd'hui en Algérie». Des jeunes autodestructeurs ou créateurs «Ce colloque se propose donc d'interroger différents destins de jeunes, du double point de vue, psychique et social et sera l'occasion d'ouvrir un débat sur ces questions entre praticiens et chercheurs en sciences humaines et sociales», est-il présenté. Les thèmes qui seront abordés ont été dégagés selon des axes majeurs, tels «Le malaise chez les jeunes : harga, immolation, etc.», «Les jeunes et le Printemps arabe» ou encore «Langage de jeunes». Mais il existe «d'autres jeunes qui sont eux, animés par des projets de vie au sens où ils sont engagés dans des trajectoires professionnelles, scolaires, empruntent des trajectoires créatrices en écrivant, en peignant, en chantant, etc.», tempère la SARP. Et il est impératif d'en parler. Raison pour laquelle le colloque abordera des thèmes tels que «Les projets professionnels de jeunes adultes», «La créativité des jeunes : écriture, bloggueur» et «Jeunes et mouvement associatif, internet et réseaux sociaux». Le comité scientifique du colloque est composé de Chérifa Bouatta, vice-présidente de la SARP et professeure à l'université Alger II, Khaled Noureddine, vice-président et maître de conférences à l'université Alger II, Fatma Moussa, professeure à l'université Alger II et Nadia Kacha, docteur en psychologie.