L'association pour l'aide psychologique, la recherche et la formation Sarp a fêté, hier, à l'Institut national de la formation professionnelle (INFP) d'El-Biar (Alger), ses “20 ans d'engagement”. Sa “traditionnelle” journée scientifique, rehaussée cette année par la présence de Mme Régine Scelles, professeur de psychopathologie à l'université de Rouen (France), mais aussi par la participation de nombreux chercheurs, spécialistes et étudiants algériens, a été consacrée au thème “Masculin/féminin et prise en charge psychologique”. Les intervenants, pour la plupart des universitaires, des psychologues cliniciens, des membres de la Sarp et de la Fondation Boucebci sont venus de différentes régions du pays et de France, pour débattre les “parcours” d'hommes et de femmes, de “trauma” et de “handicap”, ainsi que de “violence” et d'“emprise” sur les êtres pensants. “Nous voulons donner la parole aux recherches et ouvrir un espace d'expression, de réflexion et de transmission aux jeunes psychologues et aux chercheurs”, a révélé Chérifa Bouatta, la présidente de la Sarp à Liberté. Auteur de l'ouvrage les Traumatismes collectifs en Algérie” (Casbah éditions, 2007), cette dernière est également la directrice de la revue annuelle Psychologie, de la Sarp, dont le dernier numéro traite de plusieurs approches sur l'adolescence. “Nous veillons à la rigueur scientifique et nous voulons être une référence en matière de psychologie en Algérie”, a-t-elle affirmé, en faisant allusion aux personnalités scientifiques et universitaires qui composent le comité scientifique de la revue. Notons que la rencontre d'hier a permis aux représentants de l'association pour l'aide psychologique, la recherche et la formation, de revenir sur certains travaux menés par la Sarp, à l'exemple de l'enquête sur le problème de migration (cas subsaharien), ainsi que sur les cas observés sur des patients. La journée scientifique a surtout mis le doigt sur certaines pratiques qu'on croyait révolues en Algérie, comme le “rite du r'bit” chez la fillette, de même que sur l'importance de “la violence à l'égard de la femme” et “la dominance” de l'éducation traditionnelle sur les personnes de sexe féminin. La Sarp, pour rappel, a été agréée en 1989 et regroupe notamment des enseignants, des chercheurs et de nombreux psychologues cliniciens. Elle intervient essentiellement dans la prévention et l'aide psychologiques, au niveau de ses deux centres (Dély Ibrahim et Sidi Moussa), le développement de la recherche en psychologie et en science de l'éducation. Elle contribue aussi à la formation ou au perfectionnement des professionnels de la santé mentale et des éducateurs. La Sarp, qui dispose d'un Centre de recherche et de documentation (Credo), s'est distinguée en outre dans le suivi des victimes de la violence, en particulier les victimes du terrorisme. Dans ce cadre, la réflexion se poursuit, d'après Mme Bouatta, puisque l'association a engagé des recherches sur les personnes traumatisées par le terrorisme ainsi que sur le trauma chez les enfants. À cela vient se greffer l'étude en cours sur “le devenir des hommes et des femmes”, plus précisément sur “leur statut en Algérie”. Depuis sa création, la Sarp s'est apparemment transformée en une véritable entreprise, disposant d'un savoir-faire, d'un personnel qualifié et d'un réseau de collaborateurs et de partenaires, nationaux et étrangers. De plus, grâce à son centre de formation, l'association continue à se projeter dans l'avenir, prévoyant cette fois de nouveaux projets, tels que l'ouverture d'ateliers de formation des éducateurs et des animateurs de jeunes, le travail d'animation de groupe de paroles et l'approche au psychodrame analytique.