L'Association pour l'aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (Sarp) organise un colloque international, aujourd'hui et demain, au Palais de la culture, sur la “réflexion autour des pratiques psychologiques”. Ce thème renvoie aux préoccupations et discussions des psychologues, mais également à certaines réalités du terrain pouvant engendrer des “dérives”. Dans ce cadre, les organisateurs de la Sarp signalent que certains psy, complètement démunis et impuissants, se replient sur des positions de conseillers et d'auxiliaires enseignants (travailler les leçons avec l'enfant en difficulté scolaire…), voire même sur des positions de “moralistes prêchant la bonne parole… en se référant au religieux et à la morale dominante ou en pratiquant carrément la roqia”. Outre l'absence de code de déontologie pour encadrer la profession et le fait qu'une licence en psychologie “ne donne pas les compétences pour s'ériger en psychothérapeute”, ils rappellent que la majorité des psychologues “travaillent dans la solitude”, n'ayant donc “aucun moyen ni espace pour échanger, discuter de leurs pratiques et pour prendre la distance nécessaire” par rapport à leurs patients. Ainsi, le colloque se propose d'aborder quelques-unes de ces questions et surtout de susciter “une réflexion continue” chez les psychologues eux-mêmes, à l'université, mais aussi au niveau des institutions de l'Etat (ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, ministère de la Jeunesse et des Sports, ministère de la Justice) qui emploient les psychologues cliniciens. Plus concrètement, la rencontre se penchera particulièrement sur l'état des lieux de la pratique de la psychologie clinique en Algérie, en s'étalant sur les expériences personnelles ou collectives du corps des psy, sur la problématique de la formation et sur la réalité et les “malaises” éprouvés et subis sur le terrain. À ce niveau, les “regards” des psychologues cliniciens apporteront de précieux éclairages, grâce à leur témoignage sur l'approche et la prise en charge des souffrances des victimes du terrorisme, des catastrophes naturelles et des autres violences. Par ailleurs, le colloque abordera les “outils de la psychologie”, du point de vue “intérêt, limites et dérives”, ainsi que la question de l'éthique et de la déontologie. Il y a lieu de noter que des psychologues, des universitaires en sciences humaines et sociales et des experts en psychopathologie, venus de Palestine, de Tunisie, du Maroc et de France, prennent part au colloque international. Ils parleront de leurs expériences en la matière, mais aussi de la question de l'éthique et de la prise en compte “des compétences et ressources des liens familiaux en psychothérapie”. La journée de demain, quant à elle, sera marquée par la réflexion et les débats au sein de quatre ateliers, traitant de la “formation et pratique en psychologie clinique”, de l'“éthique et déontologie en psychologie clinique”, des “outils d'investigation en psychologie clinique” et, enfin, de la “psychologie clinique et thérapies traditionnelles”. D'après les organisateurs, la synthèse des travaux des ateliers et le débat seront publiés dans les actes de ce colloque.