Le climat est morose à l'université Ferhat Abbès de Sétif (UFAS) où sont inscrits 57 000 étudiants. Les nombreux problèmes soulevés par les représentants des enseignants en sont la cause. L'administration, n'ayant pas répondu à ses revendications, est pointée du doigt par la section locale du CNES, qui jette un pavé dans la mare : «Associée pour établir les critères de classement des enseignants-chercheurs postulant au logement de fonction, la section locale du CNES a ficelé son travail, ponctué d'ailleurs par un procès-verbal signé conjointement avec le recteur de l'université. Contre toute attente, ce dernier gèle l'attribution des 200 logements et 70 villas (duplex avec garage). Pour justifier sa décision, il brandit la note du 27 novembre 2011 émanant du secrétariat général du ministère. Le corps enseignant refuse cette démarche. Le temps du favoritisme est révolu», nous a confié Naoui Djemaia, le secrétaire général de la section CNES de Sétif, lors d'un point presse animé hier. Le syndicaliste, qui ne s'arrête pas là, martèle : «La situation n'est guère reluisante au niveau des facultés de sciences sociales et de lettres. Il faut voir dans quelles conditions évoluent les étudiants en sociologie et en langues au niveau des sites Tlydjen et ex-CFA, dépourvus de la moindre commodité. Ce ne sont pourtant pas les locaux qui manquent à l'UFAS.» affirme l'enseignant, qui ajoute : «Le clientélisme et les affinités sont les seuls critères de désignation des responsables à l'UFAS où les décideurs ne font rien pour booster le niveau et la qualité de la formation. Au lieu de mettre les bouchées doubles pour assurer une bonne année universitaire dans se faire dans les délais, nos responsables ne se soucient que du déroulement des contrôles. Même s'ils interviennent après uniquement deux ou trois cours dispensés.» D'autres syndicalistes fustigent les gestionnaires de l'université : «Appliquée dans bon nombre d'universités du pays, l'autonomie financière des facultés est un vœu pieu à l'université de Sétif où il faut prendre son mal en patience pour être payé. Figurez-vous que le salaire de janvier n'a été perçu qu'à la mi-février.» De nombreux dossiers de soutenance de doctorat d'Etat sont traités à la tête du client. Les reconversions non réglementaires des soutenances de doctorat d'Etat en doctorat en sciences et vice-versa sont monnaie courante à l'UFAS, où «la loi du plus fort est une règle. Un dossier dans ce sens a été transmis au ministre, informé en outre des cas de cumul de fonctions, qui est resté sans suite. Le temps est venu de mettre un terme à l'injustice et à la politique du deux poids deux mesures. La patience a des limites. Avant d'aller vers une grève illimitée qui risque de renvoyer aux calendes grecques les examens de fin d'année et de cycle, les responsables sont interpellés».