L'Egypte et la Côte d'Ivoire se retrouveront demain au Stade international du Caire pour la conquête du titre continental à l'occasion de la finale de la 25e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Le rideau de la 25e CAN tombera demain, avec la finale Egypte-Côte d'Ivoire. C'est l'affiche rêvée pour le pays hôte qui aura une autre possibilité de prendre une revanche sur les Eléphants qui ont été leur bourreau dans les éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique et de la Coupe du monde 2006. Lors de cette compétition, la Côte d'Ivoire avait pris le meilleur sur l'Egypte 2-1 au pays des Pharaons et 2-0 à Abidjan. Les Pharaons ont déjà comblé une partie de ce retard à l'occasion du match de poule où ils ont disposé 3-1 d'une équipe ivoirienne profondément remaniée par l'entraîneur français Henri Michel qui s'est volontairement privé, par exemple, des services de son leader et capitaine d'équipe, Didier Drogba. L'Egypte, elle aussi, a été confrontée à ce problème avec la blessure de Mido qui l'a contraint au repos pendant deux matches, sans oublier la suspension de Aboutrika dont le retour dans l'équipe a été déterminant et gagnant. Il a délivré la balle qui a amené un but en demi-finale. La victoire de l'Egypte a été ternie par le geste de Mido au moment de son remplacement. La préparation de la finale a été altérée par ce geste. Les Ivoiriens n'ont pas ce type de souci. Ils sont sortis très forts mentalement au rendez-vous contre le Nigeria. Les Eléphants ont réalisé, coup sur coup, deux grandes performances. Sortir le Cameroun, même aux penalties, et le Nigeria n'est pas un mince exploit pour une sélection qui a trop polarisé l'attention depuis qu'elle a posé pied en Egypte. Son nouveau statut de mondialiste ne lui a pas valu que des louanges. Ses modestes prestations face au Maroc, à la Libye et à l'Egypte au premier tour n'ont rien arrangé. L'hécatombe des mondialistes, Angola, Togo, Ghana et Tunisie, a introduit le doute dans les esprits au sujet de la capacité du représentant du continent africain de faire bonne figure en Allemagne en juin prochain. C'est avec cette rage de prouver que la Côte d'Ivoire n'a pas volé sa qualification que ses joueurs ont abordé le second tour. La méthode leur réussit bien. Le Cameroun et le Nigeria sont passés à la trappe, en attendant l'Egypte, espèrent les supporters ivoiriens qui suivent en grand nombre leurs favoris ici en Egypte. A quelques heures de ce rendez-vous capital, pour les deux sélections, il est extrêmement difficile d'oser un pronostic, tant les deux protagonistes sont proches l'un de l'autre. Il est évident que l'Egypte partira avec un léger avantage que lui confère son statut de pays organisateur. Les observateurs présents au Caire ne manquent pas une occasion de manifester leur inquiétude au sujet de l'arbitrage lors de la finale. La « performance » de l'arbitre camerounais qui a dirigé le dernier match de l'Egypte nourrit les doutes. Les Ivoiriens vont jouer sur cela, afin de « complexer » celui qui arbitrera la finale. C'est de bonne guerre. Les entraîneurs Hassan Chehata et Henri Michel ne dévoileront pas leur plan avant les derniers instants de la préparation. Cependant, il est acquis que Mido ne sera pas là, après son scandaleux comportement de mardi soir. Chehata ne semble pas trop inquiet par l'absence du joueur de Tottenham. Il lui préfère le jeune et talentueux Amr Zaki qui a propulsé les Pharaons en finale quelques instants seulement après avoir remplacé la diva égyptienne. Avec Ahmed Hassan, le capitaine, et Aboutrika, le joueur en forme de l'Egypte 2006, il est l'atout majeur et surtout gagnant du pays organisateur. Les confrères et observateurs égyptiens ne cachent pas leur inquiétude à la veille de cette sortie capitale. Tous soulignent l'incapacité de l'équipe à prendre le jeu à son compte. Ajoutez à cela la pression qui pèsera sur les épaules des joueurs, condamnés à gagner, et vous aurez les ingrédients, annoncés, d'un probable échec. Leurs adversaires sont dans un autre état d'esprit. Après la victoire face au Cameroun, suivie de celle contre le Nigeria, les Ivoiriens sont libérés mentalement. S'ils jouent sur leur valeur, ils repartiront du Caire avec le trophée de l'Union africaine dans leurs bagages. Henri Michel a été très inspiré mardi en laissant au repos quatre joueurs, qu'il va récupérer demain. Il a fait un turnover qui peut lui rapporter gros. Il s'est volontairement privé, face au Nigeria, des services de Akale, Fae, Arouna Kone et Kone Bakari. Ce quatuor est bon pour le service. C'est dire combien, cette équipe de Côte d'Ivoire sera dangereuse pour l'Egypte. Toute l'Egypte retient son souffle à quelques heures de la clôture du tournoi.