Les travaux de rénovation de la cinémathèque de Batna, Les Aurès (ex-Colisée), ont démarré voilà plus de deux semaines. Un budget de plus de 13 milliards de dinars a été alloué à ce projet, partagé en deux tranches (rénovation et équipement), pour un délai de réalisation de 10 mois. C'est une bonne nouvelle pour les cinéphiles et pour toute la population de la ville sevrée de culture et surtout de la magie des salles obscures depuis deux décennies. Toute une génération ignore aujourd'hui le plaisir du 35 mm que ni la vidéo ni Internet n'ont pu remplacer dans son élan de reprise de l'activité cinématographique, le ministère de la Culture, via sa direction locale, comptait faire de même pour l'ensemble des salles de cinéma à Batna. «Les budgets sont disponibles pour la rénovation et la réouverture des huit salles que compte la ville», a déclaré M. Bouguendoura, directeur de la culture. Mais cette volonté bute sur l'obstination de l'APC. En effet, hormis le Colisée cédé au secteur de la culture et le casino cédé au club du CAB, les autres salles, à savoir Kahina (le Régent), Kemouni, An Nasr et Parc à Forage, sont des biens appartenant à la commune. Après 20 ans de fermeture et d'abandon qui ont mené ces infrastructures dans un état désastreux, l'APC a décidé de les rénover pour les reverser dans le portefeuille culturel de la ville. Les opérations sont déjà en cours pour les établissements de Haï Nasr et Parc à Forage alors que pour le Régent et celui de Kemouni, on attend le lancement de l'avis d'appel d'offres pour engager des bureaux d'étude pour la rénovation. «Nous comptons remettre ces salles en état en moins d'une année. Nous avons l'argent nécessaire mais nous devons suivre la procédure du marché», nous a confié hier le P/APC, Ali Melakhsou. Si l'intention est bonne, la question reste posée quant à la capacité de la commune à assumer une rénovation dans les normes et une gestion correcte et viable. A ce sujet, le maire ne semble pas encore fixé sur le modèle à suivre: engager des employés de la commune ou appliquer la méthode du ministère de la Culture qui consiste à confier la gestion aux professionnels du cinéma regroupés en coopérative. Le directeur de la culture est confiant quant à lui dans le sérieux et le savoir-faire des entreprises engagées pour le Colisée, notamment pour la partie équipement. Il serait même possible de réduire les délais de livraison pour exaucer les vœux exprimés par le wali pour l'ouverture de la salle à l'occasion des festivités du 50e anniversaire de l'Indépendance et la projection dans ces murs de films de la révolution.