Le gouvernement nigérian a demandé une aide internationale pour lutter contre l'épizootie de grippe aviaire qui s'est déclarée dans le pays, premier foyer du virus mortel H5N1 en Afrique, a déclaré, hier, le ministre nigérian de l'Agriculture, Adamu Bello. « Ce matin, nous avons eu une réunion avec les agences internationales présentes au Nigeria. Nous les avons informées sur l'épizootie et leur avons indiqué le genre de besoins que nous avons », a-t-il indiqué. « Nous leur avons dit que nous avons besoin d'installations comme des laboratoires, mais aussi de vaccins et d'un soutien technique », a déclaré M. Bello. Les Etats-Unis ont déjà promis 20 millions de dollars (16 millions d'euros) et un laboratoire pour aider le Nigeria. Selon M. Bello, l'Union européenne (UE) et la Chine ont aussi offert leur soutien. « Leur réponse était très positive, ils sont prêts à nous soutenir », a-t-il indiqué. Selon les autorités, le virus mortel H5N1 de la grippe aviaire se propage rapidement d'élevage en élevage dans le nord du pays, alors qu'un plan d'urgence est mis en place. Des policiers et des agents de santé nigérians sont arrivés jeudi dernier dans la ferme où le virus a d'abord été détecté et ont abattu des autruches d'élevage qui ont été enterrées avec les quelque 45 000 volailles de la ferme Sambawa, épicentre de l'épizootie. La communauté internationale, notamment la FAO, va soutenir les mesures d'urgence du gouvernement nigérian, qui semblent toutefois venir un peu tard, puisque les premiers cas de décès de volailles, alors mystérieux, datent d'il y a un mois. Jusqu'à présent, le virus mortel H5N1 est passé des volailles à des humains qui avaient des contacts réguliers, en raison de leur travail, avec les élevages avicoles. Le virus H5N1 de la grippe aviaire peut avoir été introduit en Afrique par les oiseaux migrateurs qui reviennent en Europe dans quelques semaines, mais ce sont des pratiques humaines qui l'ont répandu sur des centaines de kilomètres, estimaient jeudi les experts. « Il est trop tôt pour dire » comment la dangereuse souche asiatique du virus a atteint le Nigeria, où a été découvert mercredi dernier le premier foyer d'infection en Afrique, indique Juan Lubroth, de l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Rome. Par ailleurs, en Azerbaïdjan le virus H5N1 a été détecté pour la première dans ce pays de l'ex-Union soviétique sur des oiseaux morts trouvés sur les rives de la mer Caspienne.